Marine Le Pen a annoncé lors de ses vœux à la presse jeudi qu'elle se lançait en campagne "pré-présidentielle" pour préparer une "grande alternance" à Emmanuel Macron lors du scrutin de 2022.
"Au-delà des joutes du quotidien (...) nous sommes entrés dans une phase pré-présidentielle", a déclaré la présidente du Rassemblement national (RN), qui avait déjà dit vouloir être candidate à ce scrutin. Sa candidature doit encore être validée par son parti lors de son congrès en 2021.
"Ma décision a été réfléchie mais elle est prise. Mon projet est d'aller vers un projet d'unité nationale autour d'un grand dessein français, d'un grand projet fédérateur qui puisse réunir les Français d'où qu'ils viennent, un projet de grande alternance pour remettre le pays sur pied", a ajouté la finaliste de la présidentielle en 2017.
"C'est donc très tôt, sans préjuger de la décision qui appartient au congrès de notre mouvement qui aura lieu en 2021, que j'ai fait part de ma volonté de préparer la présidentielle", a-t-elle rappelé.
Marine Le Pen avait affirmé le 22 octobre qu'elle était "prête à faire le job" qu'Emmanuel Macron "ne fait pas", après avoir un temps émis des doutes sur son "envie" réelle de se présenter pour la troisième fois à une élection présidentielle.
Jeudi, elle a même évoqué... 2027. Interrogée pour savoir si la campagne de 2022 serait sa dernière campagne, la future candidate, qui n'a "aucun doute sur (sa) volonté de victoire", a répondu qu'il "va bien falloir que je me présente à ma rélélection".
Mme Le Pen a expliqué que "depuis un an", elle s'était "mise en retrait, non pas des élections mais de la joute électorale pure, du combat immédiat, pour privilégier la réflexion de fond, un travail moins voyant, parfois moins flamboyant, mais plus essentiel" dans le but de "couler les fondations du projet de redressement", qui "forgera l'ossature du rassemblement au-delà de notre famille politique".
"Cet éloignement je ne le fais pas par calcul mais par instinct, pas par timidité mais par exigence. Je sais que les Français n'accorderont leur confiance qu'à la condition de la compétence", a fait valoir Mme Le Pen, qui avait été accusée par ses opposants d'incompétence après son débat raté face à Emmanuel Macron entre les deux tours de 2017.
"Nous devons impérativement être à la hauteur de la tache que nous demandons aux Français de nous confier. On ne s'improvise pas président mais on s'y prépare", a-t-elle insisté en évoquant ses travaux avec le mystérieux groupe de hauts fonctionnaires des Horaces, qui réunit des "compétences de haut niveaux" promises à "exercer le pouvoir".
Les élections municipales de mars verront en outre émerger de "nouvelles élites", a ajouté Marine Le Pen, qui avait déjà dit ne pas vouloir laisser Emmanuel Macron "se lancer tout seul" dans cette campagne.
En outre, "les grands sujets qui sont évoqués" comme les gilets jaunes ou la mobilisation contre les retraites "seront les grands sujets de l'élection présidentielle", selon elle.
Marine Le Pen a précisé qu'elle ferait campagne en s'appuyant à la fois sur le parti, "élément essentiel", mais aussi "sur la société civile, sur des cercles d'experts, des gens qui, à côté du mouvement, refléchissent au projet présidentiel".
Elle a rappelé qu'elle allait présenter plusieurs livres blancs thématiques, dont le prochain portera sur la sécurité.