Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, a estimé vendredi, au lendemain de l'attaque sur les Champs-Elysées, que "depuis dix ans, sous les gouvernements de droite et de gauche, tout a été fait pour que nous perdions" la "guerre" contre le terrorisme.
"La guerre qui nous est menée est asymétrique, révolutionnaire, elle a pour objectif notre soumission à une idéologie meurtrière (...). Cette guerre nous est menée sans pitié et sans répit. Chacun comprendra que nous ne pouvons pas la perdre. Or depuis dix ans, sous les gouvernements de droite et de gauche, tout a été fait pour que nous la perdions", a dénoncé Mme Le Pen depuis son QG de campagne parisien.
Au lendemain d'un attentat sur les Champs-Élysées au cours duquel un policier a été tué, et à deux jours du premier tour de la présidentielle, la présidente du FN a estimé qu'il fallait une "présidence qui agisse et qui protège (...). La réponse doit être globale, totale."
"A ce président notoirement défaillant, à ce gouvernement éphémère, usé par l’inaction (...), je ne demande que l’ultime sursaut, avant de quitter le pouvoir", a-t-elle commencé, plaidant ensuite "solennellement" pour "la restauration effective de nos frontières" et "le traitement administratif ou pénal immédiat des fichés S".
Mme Le Pen, qui a évoqué encore "dix ans d'aveuglement", visant les quinquennats Sarkozy et Hollande, a listé diverses mesures à ses yeux nécessaires concernant ces fichés S: "expulsion immédiate" de ceux étrangers, "déchéance de nationalité" pour ceux binationaux, "poursuites pour intelligence avec l'ennemi" pour ceux Français.
Elle a aussi évoqué le "recrutement de 15.000 policiers et gendarmes", et l'"abrogation des lois pénales ultra laxistes Dati et Taubira".
"Nous ne pourrons gagner cette guerre, si nous ne mettons pas fin immédiatement au laxisme pénal inouï qui a permis" selon elle à l'assaillant, visé par une enquête antiterroriste pour avoir manifesté son intention de tuer des policiers, "de réussir sa quatrième tentative d'assassinat contre les policiers", a dit Mme Le Pen.
Le suspect de l'attaque avait été condamné en février 2005 à quinze ans de réclusion pour trois tentatives d'homicide volontaire, dont deux visant des policiers. Il avait reconnu les faits lors de son procès en appel. En première instance en 2003 devant une cour d'assises, il avait été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
"Élue présidente de la République, je mettrai en œuvre immédiatement et sans faiblesse ce plan de bataille contre le terrorisme islamiste et le laxisme pénal pour mettre en protection les Français", a-t-elle promis.
"Marine Le Pen est prête à tout et à utiliser tous les événements pour pouvoir grappiller quelques pourcentages", a critiqué le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, sur LCI.