L'ancienne députée Front national (devenu RN) Marion Maréchal a souhaité dimanche une "grande coalition" entre la "droite populaire" issue des Républicains (LR) et le Rassemblement national, qui ne "peut pas" selon elle "capter à lui seul l'ensemble" des électeurs.
"J'estime que malheureusement, et je le regrette, le Rassemblement national ne peut pas capter à lui seul l'ensemble des personnalités politiques, des élus ou même des électeurs", a déclaré Mme Maréchal à LCI.
"Ce que je crois en revanche indispensable c'est que demain puisse émerger, je l'espère, de cette débâcle des Républicains, ce courant de droite qui se structure, qui puisse demain accepter le principe d'une grande coalition avec le Rassemblement national, en gardant ses spécificités", a-t-elle ajouté.
Selon l'ex-députée du Vaucluse qui a fondé une école de sciences politiques à Lyon, Les Républicains, en déroute (8,44%) lors des élections européennes, "paient une ambivalence de longue date qui est la création de l'UMP, en réalité née d'une grande fusion du centre, l'UDF à l'époque, et du RPR, la droite populaire de l'époque".
"On s'est retrouvé structurellement avec un nouveau mouvement, avec des élus plutôt centristes, donc plutôt proches de La République en marche aujourd'hui (...) et un électorat plus proche du Front national et qui pendant très longtemps, et encore aujourd'hui pour une grande partie d'entre eux, plaidait pour une alliance avec le FN". "Cette ambivalence a été payée très chèrement sur le plan électoral", a jugé Mme Maréchal.
"Je considère que le Rassemblement national est indispensable à la vie politique mais que malheureusement, il n'est pas suffisant (...) et qu'il faut le dépasser, en tout cas qu'il faut permettre qu'il y ait d'autres voix qui s'expriment à travers d'autres mouvements ou courants qui puissent permettre demain, je l'espère, un grand compromis patriotique autour de cette idée de défense de la nation", a-t-elle dit.
Ce "compromis" pourrait "aboutir à des coalitions gouvernementales, pourquoi pas, ou à des alliances de circonstances à des élections, comme ça peut se pratiquer dans d'autres pays, et qui serait la seule solution, eu égard à nos modes de scrutin, pour contrer le grand projet progressiste qu'est en train de mettre en place Emmanuel Macron", selon elle.