Marseille: Mélenchon veut assurer aux « insoumis » l’hégémonie à gauche
"Remplacer le PS" : Jean-Luc Mélenchon a lancé jeudi l'offensive pour sa candidature aux législatives à Marseille, dont il veut faire une place...

Marseille: Mélenchon veut assurer aux « insoumis » l’hégémonie à gauche

"Remplacer le PS" : Jean-Luc Mélenchon a lancé jeudi l'offensive pour sa candidature aux législatives à Marseille, dont il veut faire une place...
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Par Francois BECKER

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"Remplacer le PS" : Jean-Luc Mélenchon a lancé jeudi l'offensive pour sa candidature aux législatives à Marseille, dont il veut faire une place forte pour imposer "une cohabitation" à Emmanuel Macron, écartant les accusations de parachutage.

Après une présidentielle qui laisse, selon lui, un goût "d'inachevé" aux Français, "il y a une place pour une nouvelle majorité politique", a déclaré M. Mélenchon lors d'une conférence de presse à son arrivée dans la cité phocéenne.

"Marseille est un concentré de la France", s'y présenter "est un choix politique, social", a poursuivi le leader de la France insoumise. "Il est temps de tourner la page de l'ancien monde politique, dont l'échec hurle à chaque coin de rue dans cette circonscription".

"Je ne veux pas affaiblir le PS, je veux le remplacer. Nous allons tourner la page des gens qui nous ont trahi pendant cinq ans", a-t-il dit, ajoutant : "une cohabitation est en gestation en France, soit avec les Républicains, soit avec nous".

M. Mélenchon, qui était allé affronter en 2012 Marine Le Pen dans son fief d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sans que ni l'un ni l'autre ne soit élu, a choisi cette fois une ville qui l'a plébiscité à la présidentielle : bousculant le microcosme politique marseillais, aujourd'hui dominé par la droite, M. Mélenchon était arrivé en tête au premier tour, avec 24,82% des voix, devant Marine Le Pen (23,66%).

Son meeting sur le Vieux-Port avait également marqué une accélération dans sa campagne et donné un "signal clair" des Marseillais en sa faveur, a-t-il estimé. La circonscription sur laquelle il a jeté son dévolu, la 4e des Bouches-du-Rhône, est celle qui lui a été le plus favorable localement (39% au premier tour).

Face à lui, M. Mélenchon n'aura pas de candidat PCF : son retrait a été présenté par les communistes comme une "preuve de (leur) volonté de rassemblement" malgré des discussions suspendues au niveau national. Il a choisi comme suppléante une écologiste (EELV), Sophie Camard.

- "Légitime partout" -

Application locale de sa volonté d'hégémonie nationale à gauche, son élection dans ces arrondissements populaires du centre, dont plusieurs anciens quartiers ouvriers parmi les plus pauvres d'Europe, marquerait l'élimination de l'une des figures du PS local, le candidat sortant Patrick Mennucci.

Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon
AFP

Loin de rendre les armes, son ancien camarade de parti lui a promis un "affrontement complet". "Il faudra qu'il nous explique ce qu'il connaît du centre-ville de Marseille, à part le Vieux Port un jour de soleil", a-t-il ironisé. "Un député c'est un travail à l'Assemblée et un en circonscription".

L'élu socialiste reproche également à M. Mélenchon d'avoir choisi d'affronter le PS, plutôt que l'extrême-droite : "il n'y a absolument aucune possibilité que le Front national soit au deuxième tour" dans cette circonscription, souligne-t-il, pointant du doigt le faible score de Marine Le Pen au premier tour (14,36%), plus bas que dans le reste de la ville.

Elle aussi candidate dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, la responsable départementale d'En Marche ! Corinne Versini a moqué un "touriste politique" qui "a choisi la sécurité".

"Si quelqu'un dans ce pays a commencé à faire reculer le Front national, pas dans les bla bla mais sur le terrain, c'est nous", a répliqué M. Mélenchon. "Une circonscription n'appartient à personne, sinon à ses électeurs", a poursuivi l'eurodéputé, précisant qu'il s'installerait dans la ville, mais ne pouvait pas promettre que ses électeurs le croiseraient chaque semaine sur le pas de leur porte : "Je ne suis pas un témoin de Jéhovah".

"Je suis légitime partout, spécialement ici : il ne faut pas oublier que la première fois que j'ai mis le pied sur la terre de France, c'était ici", a ajouté le chef de file de la France insoumise, né à Tanger (Maroc) en 1951.

Dans une ville qui aime revendiquer son identité, le pourfendeur de la Ve République a également demandé, et obtenu, de rencontrer le baron de la politique locale, figure des Républicains, le sénateur-maire Jean-Claude Gaudin.

"Une visite de courtoisie" ont précisé les deux responsables, qui n'emporte pas soutien politique : LR présente l'une des adjointes de M. Gaudin, Solange Biaggi, dans la circonscription.

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