Martin Winckler : « Écrire est aussi important que soigner »
Dans Livres & Vous, cette semaine, Martin Winckler explique pourquoi il ne peut pas faire de choix entre ses deux activités, la médecine et l’écriture.

Martin Winckler : « Écrire est aussi important que soigner »

Dans Livres & Vous, cette semaine, Martin Winckler explique pourquoi il ne peut pas faire de choix entre ses deux activités, la médecine et l’écriture.
Public Sénat

Par Pierre-Henri Gergonne

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Pour Martin Winckler écrire et soigner reste deux activités intimement liées. « On oublie souvent qu'un médecin dans son activité ne cesse de lire et ne cesse d'écrire. Il passe même son temps à cela. » Et l'auteur de La maladie de Sachs, Prix du Livre Inter et grand succès public en 1998, sait de quoi il parle.

Auteur de très nombreux ouvrages consacrés au monde de la médecine, l'auteur médecin, qui vit désormais à Montréal, ne dissocie pas médecine et écriture. « Écrire est aussi important que soigner, affirme-t-il. Il faut donner des informations aux gens et pas seulement des médicaments. »

Le regard transatlantique de Martin Winckler s'aiguise lorsqu'il aborde la situation française. « En matière de médecine, on peut avoir une attitude de pouvoir comme l'on peut avoir une attitude de soignant. » Et pour lui, l'exemple de Semmelweis, ce médecin hongrois défenseur radical du lavage des mains à l'hôpital au milieu du XIXe siècle est particulièrement éloquent.

« Cet homme, raconte-t-il, a fait l'objet de nombreuses résistances souvent violentes de la part de ses pairs. Un peu comme Pasteur trente ans plus tard, qui n'était pas cru parce qu'il n'était pas médecin. Il a fallu qu'il se vaccine lui-même contre la rage pour que ses thèses s'imposent. »

Vu de Montréal, une société française plus violente et moins résiliente

Pour Martin Winckler, en ces temps d'épidémies, « les résistances sont toujours présentes en France comme sous Pasteur », faisant allusion aux nombreuses polémiques dans le corps médical qui émaillent la vague épidémique dans l'Hexagone. De quoi se satisfaire aussi de sa condition de citoyen canadien. « Ici, au Canada, l'épidémie est vécue de façon plus calme et pondérée. La société canadienne est plus tolérante et solidaire. On parle de manière horizontale et je n'ai pas besoin d'un papier pour aller faire mes courses. »

Vu de Montréal, Martin Winckler jette ainsi un regard sombre sur la situation française. « Il est triste de voir que la situation est plus violente en France que là où je suis. Et pourtant, la sortie de cette crise sanitaire va nécessiter beaucoup de solidarité. »

 

Livres & Vous, l'émission littéraire de Public Sénat en partenariat avec France Culture, s'interroge cette semaine sur les étranges passerelles entre médecine et littérature. Pour décrypter cette nourriture qu'apporte l'exercice de la médecine à l'art de l'écriture Guillaume Erner reçoit Martin Winckler, médecin écrivain auteur de La maladie de Sachs, Sophie Tal Men, neurologue romancière, auteure de Va où le vent te berce et le comédien André Dussollier, redécouvreur de la thèse du futur médecin Louis-Ferdinand Céline consacrée à l'apôtre du lavage des mains dans les hôpitaux, Ignace Philippe Semmelweis.

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