Philippe Martinez, numéro un de la CGT, a qualifié mardi de "très massive" la grève des cheminots qui a débuté lundi à 19H00, appelant le gouvernement à "repartir d'une feuille blanche" sur sa réforme de la SNCF.
Espérant faire échouer la réforme, les syndicats de la SNCF ont appelé à une grève deux jours sur cinq jusqu'à la fin juin, soit 36 jours au total.
"Le taux de participation à ce mouvement est très, très important, ce qui montre que la forme de lutte correspond à une attente des cheminots", a déclaré M. Martinez sur France Inter.
Il s'est par ailleurs réjoui que "l'opération débauchage des cadres pour remplacer les grévistes" soit "un échec cuisant". Selon lui, seulement "125" cadres ont accepté, "malgré la prime" de 150 euros proposée par la SNCF.
La direction de la compagnie a dénoncé un "faux procès" à propos de cette prime, en discussion depuis l'an dernier et qui "a pris effet au 1er janvier 2018". Selon elle, elle vise à ""remplacer des conducteurs au pied levé, quelle que soit la cause du remplacement".
Le leader syndical a demandé au gouvernement de "revoir complètement" son projet, de "repartir d'une feuille blanche" avec comme "priorité" un "service public ferroviaire" qui permette aux usagers "de prendre le train à l'heure et d'arriver à l'heure".
Il a appelé l'exécutif à "s'asseoir de nouveau" à la table des discussions, mais avec "les oreilles débouchées".
Il a, par ailleurs, jugé "scandaleux" les propos d'un auditeur qui a qualifié les cheminots de "nantis".
"Cette petite musique des cheminots privilégiés est insupportable", s'est insurgé Philippe Martinez, estimant que les salaires des cheminots "ne sont pas extraordinaires" et les "conditions de travail difficiles", avec "pour un certain nombre, plus d'un week-end sur deux au boulot".