De manière assez inattendue, les esprits se sont échauffés cet après-midi à la Haute assemblée. Lors de prises de paroles successives peu avant l’examen de l’article 5, de nombreux sénateurs ont relaté les difficultés pour les soignants de se procurer des masques en quantités suffisantes et ce à quelques jours du déconfinement. Olivier Véran s’est alors vu obligé de retracer le fil des actions de l’État « afin d’assurer la distribution » en ayant recours notamment aux réquisitions.
Des propos qui ont eu le don d’agacer le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau. « Selon vous, il n’y avait pas de problème de stocks. Il y avait une pénurie mondiale » a-t-il appuyé. Le sénateur de Vendée fait ensuite référence à une réunion tenue à Matignon fin février, où « des centaines de millions de commandes » avaient été annoncées. « On ne les a jamais vu (…) L’État a été incapable de les commander » a-t-il accusé. « Ne refaites pas l’Histoire avec une sorte de storytelling. Il a eu des problèmes, on s’en est tous aperçu (…) Ne dites pas que tout a été fait en temps et en heure parce que ce n’est pas vrai. Prétendre le contraire, c’est quelque part écorner la confiance en la parole publique » a-t-il conclu
« 117 millions de masques c’était la quantité du stock d’État et je vous mets au défi de dire le contraire » lui a répondu le ministre. Hors micro, on comprend que le sénateur lui rétorque qu’il s’agit d’une « fausse quantité ». « C’est une accusation que vous portez, ce n’est plus du débat » (…) « Dire qu’on aurait menti, dire qu’on aurait travesti. Ce n’est pas la même chose que de dire qu’on n’a pas été efficace. Dire qu’on n’a pas été efficace ? On peut en débattre. Le reste c’est faux » a-t-il ajouté.