Sandro Gozi, ancien secrétaire d'État italien devenu conseiller d'Édouard Philippe, a été invité par Matignon à s'expliquer après que des médias ont affirmé qu'il travaillait également pour le Premier ministre maltais Joseph Muscat, a appris l'AFP mardi.
"M. Gozi a été invité hier (lundi) par le directeur du cabinet du Premier ministre à produire des explications sur les faits allégués par plusieurs organes de presse", a déclaré Matignon au lendemain des informations publiées par Le Monde et le quotidien maltais Times of Malta.
Édouard Philippe a par ailleurs fait valoir mardi après-midi, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, que "tous ceux qui ont l'honneur de servir la France en travaillant au sein d'un cabinet ministériel doivent être, lorsqu'ils font l'objet d'une attaque politique, défendus par le chef du gouvernement". Mais, a-t-il ajouté, "le chef du gouvernement exige d'eux une parfaite probité et le respect de toutes les règles qui s'imposent à tous ceux qui ont l'honneur de servir la France".
Le Premier ministre répondait à une question posée par un député LR, Pierre-Henri Dumont, qui demandait "pour qui travaille réellement votre conseiller?" "Pour lui-même, pour la France, pour Malte pour l'Italie? Pouvez-vous nous garantir que votre conseiller n'a jamais utilisé aucune information qu'il aurait eu à connaître à Matignon au profit d'un autre gouvernement?", a encore tancé le parlementaire de l'opposition.
Ancien secrétaire d'État italien aux Affaires européennes, puis candidat LREM aux Européennes - élu en 22e position, il ne siègera qu'après le Brexit -, Sandro Gozi est devenu fin juillet chargé de mission auprès d'Édouard Philippe, chargé de suivre la mise en place des nouvelles institutions européennes et des relations avec le Parlement européen.
Sandro Gozi "a confirmé, comme il l'avait fait, par écrit, au moment de son embauche, en juillet 2019, que son emploi de cabinet à Matignon était exclusif de toute autre activité professionnelle, a fortiori pour un autre gouvernement", a assuré Matignon.
"Le directeur de cabinet du Premier ministre en a pris acte et l'a invité à produire dans les plus brefs délais les pièces attestant de la fin de sa collaboration avec le gouvernement maltais au moment de son embauche afin de clore la polémique", ajoute Matignon.
M. Gozi a également été prié de "justifier rapidement de l'accomplissement de ses obligations déclaratives à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, obligations sur lesquelles le Premier ministre est particulièrement vigilant".
M. Gozi, contacté par l'AFP, n'avait pas encore répondu en début d'après-midi.
L'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy a pour sa part réclamé que "les éléments évoqués par le Premier ministre soient communiqués".
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