Mayotte: Macron « soutient » un projet de limitation du droit du sol
Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il soutenait une démarche "adaptée et équilibrée" d'un sénateur LREM de limitation du droit du...

Mayotte: Macron « soutient » un projet de limitation du droit du sol

Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il soutenait une démarche "adaptée et équilibrée" d'un sénateur LREM de limitation du droit du...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il soutenait une démarche "adaptée et équilibrée" d'un sénateur LREM de limitation du droit du sol à Mayotte, en proie à une forte immigration en provenance des Comores.

"Le sénateur (Thani Mohamed) Soilihi a proposé une évolution des conditions d'accès à la nationalité française, une adaptation particulière compte tenu des défis. Il s'agit de préserver le droit du sol qui est l'un de nos principes fondamentaux, en adaptant ses conditions d'exercice à la réalité de ce territoire", a déclaré Emmanuel Macron.

"Cette évolution, je l'ai notée, fait consensus sur le territoire, c'est pourquoi je soutiens cette démarche qui me semble adaptée et équilibrée", a poursuivi le chef de l'Etat lors d'un discours à l'Elysée, consacré aux Outre-mer.

L'amendement, adopté le 21 juin par le Sénat lors de l'examen de la loi asile et immigration, exige pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.

"Cette condition supplémentaire est circonscrite au seul département de Mayotte et justifiée par la situation particulière du département: 41% des résidents sont de nationalité étrangère et 74% des enfants y naissent de mère étrangère", avait alors souligné le rapporteur François-Noël Buffet (LR).

"La France a beau ne pas reconnaître un droit du sol +sec+, la naissance sur son territoire ne suffi(san)t pas à conférer la nationalité, cette chimère agit sur ces personnes comme un redoutable chant des sirènes", avait expliqué début juin le sénateur Soilihi, vice-président du Sénat, saluant sur son compte Facebook "un avis favorable" du Conseil d'Etat sur ses propositions.

Dans un avis daté du 5 juin, le Conseil d'Etat estime que la proposition de loi constitue "une adaptation limitée, adaptée et proportionnée à la situation particulière de Mayotte".

Anticipant des questions de constitutionnalité, le Conseil affirme que "l'article 73 de la Constitution" permet en outre-mer des adaptations aux lois et règlements" et que le texte "porte sur l'un ou l'autre des parents et fixe un délai de résidence régulière assez bref".

Reste à savoir sous quelle forme cette disposition sera présentée. Lors de l'examen au Sénat le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a proposé à M. Soilihi de déposer plutôt une proposition de loi sur ce sujet et qu'elle soit inscrite à l'ordre du jour des assemblées.

"Le droit de la nationalité est trop important pour être remodelé par petites touches", avait-il justifié.

Partager cet article

Dans la même thématique

Mayotte: Macron « soutient » un projet de limitation du droit du sol
3min

Politique

Congrès du PS : « le Parti socialiste devrait prendre ses distances » avec les propos de Jérôme Guedj sur Jean-Luc Mélenchon, estime Éric Coquerel

Invité de la matinale de Public Sénat, le député (LFI) et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a réagi à la déclaration de Jérôme Guedj sur Jean-Luc Mélenchon lors du Congrès du PS, le traitant de « salopard antisémite ». Éric Coquerel et la France insoumise demandent au Parti socialiste de « prendre ses distances » avec cette déclaration.

Le

Mayotte: Macron « soutient » un projet de limitation du droit du sol
3min

Politique

Brice Teinturier : « Il n'y a plus de débat en France, il y a de l'invective »

Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.

Le