Plusieurs centaines de personnes, 1.400 selon la police, ont manifesté jeudi à Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, pour défendre le statut départemental de leur territoire au sein de la République française, a constaté l' AFP.
Les manifestants se sont regroupés sur la place de la République avant une marche de près de deux heures dans les rues de Mamoudzou.
Ils ont effectué des arrêts devant le service de l'immigration et de l'intégration, dont ils ont violemment secoué les grilles, le commissariat de police, l'hôpital, munis de pancartes et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: "Nous avons choisi d'être français pour être libres" (Comité de défense des intérêts de Mayotte)", "La dignité des Mahorais ne se monnaiera pas" ou encore "Emmanuel Macron, la guerre civile est en marche à Mayotte".
-"Karivendzé, Non, non, non à la Communauté de l'archipel des Comores", ont-ils également proclamé sur une banderole, dénonçant la rumeur d'un projet en catimini des gouvernements français et comoriens pour constituer une communauté de l'archipel des Comores qui inclurait Mayotte et les 3 autres îles comoriennes indépendantes (La Grande Comore, Anjouan et Mohéli.)
Les manifestants ont défilé avec un cercueil illustrant, selon eux, la mort et l'enterrement de ce qu'ils considèrent comme un sinistre projet.
Pour Estelle Yousouffa, journaliste et consultante à l'origine d'une pétition "Il faut sauver le 101e département" qui a récolté plusieurs milliers de signatures, ce projet "c'est l'annexion de Mayotte par les Comores, c'est la mort de Mayotte", a-t-elle déclaré lors de la manifestation.
Mercredi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a réaffirmé devant l'Assemblée nationale que la rumeur sur un projet de communauté de l'archipel des Comores était "sans fondement". "Nous ne transigerons pas sur le statut de Mayotte au sein de la République française", a-t-il insisté.
Daniel Zaïdani, actuel conseiller départemental de Pamandzi, ancien président du conseil général de Mayotte a souligné auprès de l'AFP qu'il y a "incontestablement, un problème à nos frontières et la seule personne qui peut agir pour rétablir l'ordre, c'est le président Macron".
Dans la manifestation ont aussi été évoqués les heurts intercommunautaires qui ont eu lieu la veille à Sada. Dans cette ville de la côte ouest, près de 70 Mahorais ont manifesté pour demander aux étrangers en situation irrégulière de partir, selon la gendarmerie. Ce qui a ensuite suscité des réactions de Comoriens en situation régulière, venus réclamer des explications en mairie, selon la même source.