Médecine: suppression du stage obligatoire dans les « déserts médicaux »
L'Assemblée nationale a rétropédalé mardi à propos de l'idée d'un stage obligatoire en zone sous-dotée pour les étudiants en...

Médecine: suppression du stage obligatoire dans les « déserts médicaux »

L'Assemblée nationale a rétropédalé mardi à propos de l'idée d'un stage obligatoire en zone sous-dotée pour les étudiants en...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'Assemblée nationale a rétropédalé mardi à propos de l'idée d'un stage obligatoire en zone sous-dotée pour les étudiants en médecine, avant l'internat, qui avait été prévue en commission à l'initiative de certains "marcheurs" pour lutter contre les "déserts médicaux".

Les députés ont adopté par 84 voix contre 39 un amendement du rapporteur Thomas Mesnier (LREM) supprimant cette disposition du projet de loi santé, alors que les mesures de coercition sont mal perçues dans la profession.

Elle prévoyait, pour accéder au troisième cycle des études de médecine, que les étudiants aient validé "un stage situé dans une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins".

M. Mesnier a fait valoir dans l'hémicycle que l'objectif de la disposition paraissait "louable", mais a expliqué que ce serait "une difficulté majeure pour les étudiants" dans certaines zones peu dotées en maîtres de stage. Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM) a aussi plaidé que "toutes les idées ne sont pas bonnes", estimant que "la faisabilité n'est pas là".

Ils ont eu l'appui de la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a notamment fait valoir que pour des étudiants de deuxième cycle qui "ont des heures de cours tous les après-midi, ça n'est pas possible techniquement", sa collègue de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal se disant "convaincue que la contrainte n'est pas efficace".

Comme d'autres élus LR, Jean-Carles Grelier a aussi estimé que la disposition introduite en commission était une "erreur" et une "fausse bonne idée", plaidant qu'il ne fallait pas "brusquer" les étudiants en médecine.

Des élus d'opposition mais aussi de la majorité, ont à l'inverse regretté la disparition de cette disposition, comme Joël Aviragnet (PS) qui a défendu une mesure "de bon sens", ainsi que Francis Vercamer (UDI-Agir) et Caroline Fiat (LFI).

Audrey Dufeu-Schubert (LREM), qui avait porté l'idée en commission, a aussi jugé "regrettable" cette suppression, plaidant qu'il fallait permettre aux étudiants de découvrir la médecine dans ces territoires, l'idée étant ainsi de les inciter à s'y installer.

Par la suite, via des amendements LREM, les députés ont inscrit le simple principe d'un "déploiement tout au long des études de médecine d’une offre de formation et de stage répondant aux besoins des zones caractérisées par une offre de soins insuffisante ou des difficultés dans l’accès aux soins".

Les députés ont aussi adopté un amendement de la co-rapporteure Stéphanie Rist (LREM), sous-amendé par le gouvernement, pour une meilleure réponse aux "besoins de santé": un décret devra déterminer comment assurer "une adéquation optimale entre le nombre de postes ouverts aux étudiants de troisième cycle (internat, ndlr) et le nombre de postes effectivement pourvus".

Car "le choix du lieu du 3e cycle conditionne généralement le choix du lieu d'installation des futurs professionnels", selon Mme Rist.

Le projet de loi prévoit que les "épreuves classantes" pour l'accès à l'internat (en fin de 6e année d'études) vont disparaître au profit de nouveaux examens.

Partager cet article

Dans la même thématique

FRANCE – NICOLAS SARKOZY LEAVE HOME TO  PRISON
3min

Politique

Affaire Bygmalion : vers une nouvelle condamnation définitive pour Nicolas Sarkozy ?

La Cour de cassation rend sa décision, ce mercredi, sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion. L’ancien chef d’Etat avait été condamné en appel début 2024 sur les dépenses excessives de sa campagne présidentielle perdue de 2012. Après l’affaire Bismuth, une deuxième condamnation pénale définitive pèse au-dessus de l’ex-président, en attendant procès en appel au printemps dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.

Le

Médecine: suppression du stage obligatoire dans les « déserts médicaux »
3min

Politique

Budget : « Le compte n’y est pas du tout », prévient la maire (PS) de Nantes Johanna Rolland

Dernier jour au Sénat pour l’examen du PLFSS avant un vote solennel sur l’ensemble du texte en fin de journée. Invitée de la matinale de Public Sénat, Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes, prévient que son camp ne votera pas le texte actuel assurant que leur objectif reste la suspension de la réforme des retraites qui a été rejetée hier par les sénateurs.

Le

Médecine: suppression du stage obligatoire dans les « déserts médicaux »
4min

Politique

Dans une ambiance tendue, le Sénat rétablit le gel des pensions et des prestations sociales en l’assouplissant

Comme annoncé, le Sénat a rétabli en séance publique le gel des pensions et des prestations sociales prévue dans la version initiale du projet de loi de la Sécurité sociale, avant d’être supprimé à l’Assemblée nationale, au grand dam de la gauche. Les sénateurs ont, toutefois, assoupli ce gel en préservant les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et les pensions de retraite inférieures à 1 400 euros brut.

Le