Alors qu’a été lancée pour la première fois une campagne visant à déclencher un référendum d’initiative partagée sur la privatisation d’ADP, Erwan Balanant, député Modem du Finistère, voit dans l’opposition, réunie jeudi soir dans un meeting transpartisan à Saint-Denis, « une sorte de recomposition de ligues dissoutes ». « On a un petit peu l’impression que ce sont des gens qui avant n’avaient jamais rien à se dire et qui aujourd’hui, pour être dans l’opposition, se mettent ensemble. », explique le député. La France insoumise, le Parti communiste et le Parti socialiste sont opposés à la privatisation, mais aussi Les Républicains.
Erwan Balanant pointe la « mauvaise foi » de certains élus des Républicains sur ce dossier. « D’ailleurs, il y a certains membres de LR qui sont extrêmement mal à l’aise », précise-t-il. Néanmoins, le député rassure : les Républicains peuvent être contre la privatisation d’ADP. « Ce n’est pas un problème, explique-t-il, mais je pense qu’il y a quand même eu une instrumentalisation d’une partie des LR pour être contre la politique que nous menons ». « On sent que c’est une opposition pour s’opposer », affirme-t-il.
Si Erwan Balanant juge que dans une démocratie, « l’opposition est extrêmement importante et elle doit alerter et mettre en garde », le député rappelle qu’il n’y a pas de privatisation d’ADP prévue. « C’est une concession sur 70 ans, le foncier restera régalien ». L’élu du Finistère précise que ce n’est pas le seul montage de ce type qui existe en France, prenant l’exemple du pont de Millau.
Mais le député reconnaît « une erreur » sur la privatisation des autoroutes en 2005. « C’est peut-être parce qu'il y a eu cette erreur de faite sur les autoroutes qu’il y a cette mise en garde. Et ces vigilances, il faut les entendre aussi », indique-t-il. Erwan Balanant avoue qu’au départ, il « aurait peut-être préféré que l’aéroport reste géré par le public comme il l’était avant ». « Mais quand j’ai approfondi le dossier, j’ai vu qu’il y avait beaucoup de choses qui devaient changer », explique-t-il.
Interrogé sur la possibilité de mettre en place le référendum si les 4,7 millions de signatures sont récoltées, Erwan Balanant rappelle que selon certains constitutionnalistes, « il y a peut-être un détournement de ce qu’est le RIP […] Mais si le référendum respecte la constitution et les textes organiques qui le définissent, il faut évidemment qu’il aille jusqu’au bout, ça s’appelle la démocratie », affirme-t-il.
Retrouvez l’intégralité de l’émission du 21 juin 2019, à 18 heures sur les chaînes parlementaires.