« Il y a eu une discussion après le meeting de dimanche », admet Jean-Christophe Lagarde. Le patron de l’UDI continue de soutenir Valérie Pécresse après sa référence polémique au « grand remplacement » lors de son meeting au Zénith de Paris dimanche : « Il ne faut pas faire passer Valérie Pécresse pour ce qu’elle n’est pas. Elle n’est pas raciste, elle a toujours été sur une ligne chiraquienne. » Mais le président de l’UDI concède une « erreur de communication » qui aurait fait tomber la candidate LR dans le « piège » d’Éric Zemmour : « Il y a une maladresse dans ce discours. Quand vous utilisez les mots de l’adversaire soit c’est pour les dénoncer clairement, soit vous tombez dans leur piège. Il n’y a pas de grand remplacement en France, c’est faux. Je pense que c’est une erreur momentanée parce qu’elle a compris que cela a permis à ses adversaires de déformer ce qu’elle disait. »
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Emmanuel Macron pas encore candidat : « De qui se fout-on ? »
Mais au-delà de la « maladresse », cela ne gêne-t-il pas les centristes que Valérie Pécresse « chasse sur les terres de l’extrême droite », comme le disait le maire LR de Saint-Etienne sur notre antenne hier ? Pour Jean-Christophe Lagarde, ce n’est pas le cas sur le fond du discours de Valérie Pécresse, qui « se détache » au contraire de l’extrême droite sur la question identitaire : « Quand elle explique que pour être Français on vous demande juste d’aimer la France, elle se détache de l’extrême droite. Elle dit que l’ambition de notre Nation est de donner envie d’être Français. » De même, le président de l’UDI rejette laconiquement l’hypothèse d’une influence d’Éric Ciotti : « Ce n’est pas lui qui décide. »
Le problème d’après lui, est que la campagne est centrée sur les thèmes identitaires et migratoires, alors que sur le fond, les centristes auraient nourri le programme de Valérie Pécresse : « Nous avons participé à la rédaction de son programme, sur l’éducation et la santé, par exemple. Est-ce que c’est le programme que j’aurais présenté si j’étais candidat ? Non. Est-ce que c’est le programme le plus proche de ce que peut penser le centre-droit ? Oui. » Jean-Christophe Lagarde une campagne « qui se déroule sans vrai débat de fond » et l’impute « à l’absence de candidature d’Emmanuel Macron » : « Cette non-candidature est le plus dangereux. Alors que ses militants distribuent des tracts et collent des affiches, Emmanuel Macron n’est toujours pas candidat, de qui se fout-on ? Cela pose une réelle difficulté démocratique, il ose même dire qu’il ne va pas débattre avec les autres. »