"Fichez-nous la paix avec la religion", a lancé mardi soir lors du débat télévisé à 11 Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à la présidentielle, à Marine Le Pen, qui défendait l'installation de crèches en mairie.
"J'inscrirai dans la Constitution le droit de défendre notre patrimoine culturel et historique", a proposé la candidate du Front national, interrogée sur sa réforme des institutions.
"Qu'est-ce que ça veut dire ?" lui a demandé M. Mélenchon.
"Ca veut dire que les crèches font partie de notre patrimoine culturel et historique", a répondu la présidente du FN.
"Vous voulez mettre des symboles religieux dans nos mairies ? C'est ça votre laïcité?", lui a rétorqué le député européen.
"Ce sont nos traditions, M . Mélenchon, je sais qu'elles vous dérangent...", lui a renvoyé son homologue à Strasbourg.
"Mais elles ne me dérangent pas! Qu'est-ce que vous savez de moi? Peut-être que j'ai une crèche chez moi! Qui sait... Mais c'est chez moi! Moi, j'embête pas tout le monde avec", a lancé M. Mélenchon.
"Les Français sont évidemment très attachés à leurs traditions", a alors tenté Mme Le Pen.
"Mais non, madame, 60% des Français n'ont pas de religion. Fichez-nous la paix avec la religion. Nous ne sommes pas obligés de subir vos foucades, vos trouvailles, votre manière de nous imposer à tous une manière de vivre qui n'est pas la nôtre", a tonné M. Mélenchon.
"Les crèches dans les mairies comme les sapins de Noël dans les écoles, tout cela, ça ne participe pas exclusivement de la religion, ça participe de nos racines. Les racines de notre pays, de notre culture...", a soutenu celle qui est donnée ex-aequo en tête des sondages de premier tour avec M. Macron.
"Quelles racines ?" a demandé M. Mélenchon. "Où est-ce qu'elles vous poussent les racines ? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?" a-t-il encore dit.
Auparavant, Mme Le Pen avait expliqué qu'elle voulait une "révision constitutionnelle par l’intermédiaire d'un référendum" pour y intégrer "la priorité nationale, le référendum d'initiative populaire, le nombre d'élus à l'Assemblée nationale qui baisse à 300, le nombre de sénateurs à 200, j'intégrerai tout cela, j'y intégrerai la défense et la promotion du patrimoine culturel et historique des Français".