« Vladimir Poutine a un projet impérialiste et il faut s’en méfier », considère Clémentine Autain avant d’ajouter que « cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas discuter ». « Poutine est un acteur assez décisif dans la sortie de crise en Syrie. » Un positionnement vis-à-vis de Moscou qui rejoint celui de son candidat, Jean-Luc Mélenchon, et qui est à l’évidence plus favorable que celui qu’elle adopte à l’égard des Etats-Unis, bien qu’elle admette que « « Poutine aurait du prendre position pour condamner » l’attaque chimique en Syrie de mardi dernier.
Autain : "Vladimir Poutine a un projet impérialiste"
La nuit dernière, le président américain Donald Trump a décidé d’enclencher des frappes en direction de la base militaire syrienne présumée responsable de l’offensive meurtrière de début de semaine. Clémentine Autain dénonce une « stratégie potentiellement dangereuse », relevant d’une « logique de guerre qui entraine la guerre ». Elle préconise d’agir dans le cadre de l’ONU, au moyen d’une coalition internationale. « Il faut se méfier des solutions de courte-vue », finit-elle par conclure.
Autain : Trump a "une stratégie potentiellement dangereuse"
« Il ne faut pas être dépendant de la stratégie américaine »
S’agissant de la stratégie que doit adopter la France sur la scène internationale, la conseillère régionale assure que « nous avons le devoir d’agir ». « Comment rester sourd ? », s’insurge t-elle. Elle regrette que « La France n’a(it) pas réussi à soutenir les peuples dans les moments où ils se sont révoltés » et va même jusqu’à dire qu’il s’agit d’une « erreur internationale ».
Agir oui, mais dans n’importe quel cadre. « Jean-Luc Mélenchon veut sortir de l’OTAN, rappelle Clémentine Autain. Il ne faut pas être dépendant de la stratégie américaine. » Elle ajoute qu’ « il faut essayer de constituer une alternative au projet impérialiste de Donald Trump ».
« Mélenchon a une chance d’être au second tour »
Sur le plan national, elle valide « la cohérence dans la durée » du programme de son candidat. « (C’est) un projet qui tire vers une espérance émancipatrice », se réjouit-elle. Selon elle, le leader de La France insoumise a le mérite d’avoir « senti depuis longtemps ce désir de radicalité ». Et par radicalité, il faut comprendre « la logique de prendre à la racine les problèmes ».
Clémentine Autain croit que Jean-Luc Mélenchon a « une chance d’être qualifié pour le second tour et donc de gagner ». Elle se félicite de « la percée » de son candidat, qui est devenu une « sorte de vote utile de conviction à gauche ». Selon elle, il est même en capacité de capter l’électorat indécis. En lieu et place de la candidate FN. « Il y avait l’hypothèse Le Pen. Ou il y a. J’ai du mal à me faire à cette idée, c’est peut-être pourquoi je parle au passé. »