Mélenchon: l’immigration de 2016 “pas comparable” à 2000, car “nous sommes responsables”

Mélenchon: l’immigration de 2016 “pas comparable” à 2000, car “nous sommes responsables”

Le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a jugé lundi l'immigration de 2016 "pas comparable" avec celle du début des...
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Le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a jugé lundi l'immigration de 2016 "pas comparable" avec celle du début des années 2000, parce que "nous sommes coupables de cette situation" vu la politique de "démantèlement" de droits imposée par l'Europe.

Interrogé sur le plateau de l'émission "C à Vous" sur France5 sur son "revirement" sur la question de l'immigration par rapport à 2012, le candidat a déclaré avoir "réfléchi, avec d'autres".

"Je sais que c'est des situations qui vont mériter des examens approfondis, mais on ne peut pas confondre l'immigration de 2016 avec celle années 70 ou 80, ou même du début des années 2000", a ajouté cet eurodéputé, évoquant "des flots ininterrompus de gens qui partent, à cause de nous".

"Je renverse le raisonnement parce que, sinon, je rentre dans une logique qui est immaitrisable. Je commence par dire à chaque personne: +nous sommes coupables de cette situation+", a poursuivi le leader de La France insoumise.

Mettant "de côté" l'immigration liée au dérèglement climatique, il a assuré que "c'est l'Europe qui impose le démantèlement des protections des agricultures vivrières du tiers-monde et le démantèlement des droits de douane qui protègent les productions de ces pays".

"Et c'est à cause de ça que les gens s'en vont et c'est à cause de ça qu'ils arrivent ici", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'"ici (...), vous n'avez pas de quoi occuper tout le monde, puisque nous avons déjà plusieurs millions de chômeurs, de toutes nationalités, soit dit par parenthèses".

"Par conséquence, le premier devoir est de tarir le flux et nous devons avoir comme mot d'ordre: chacun doit pouvoir vivre dans son pays, et cela est valable en Corrèze comme au Zambèze", a insisté M. Mélenchon.

Et d'ajouter: "Du point de vue de mes principes, je veux camper sur l'internationalisme traditionnel qui est le mien, c'est-à-dire que les gens ont le droit de vivre et de travailler au pays".

Rappelant que son programme prévoyait de "donner des papiers aux travailleurs sans papier", le candidat a répété regretter ses déclarations à la rentrée sur le bénéfice que pourrait opérer la France en accueillant des migrants s'il s'agissait de "10.000 médecins".

"Je retire (ce que j'ai dit) parce que 10.000 médecins qui arrivent de chez les autres, c'est 10.000 médecins de moins sur place et c'est pas juste", a-t-il exposé.

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