Mélenchon “réfléchit encore” à l’avenir de La France insoumise

Mélenchon “réfléchit encore” à l’avenir de La France insoumise

Jean-Luc Mélenchon "réfléchit encore" à ce que va devenir son mouvement, La France insoumise, convaincu que pendant le...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Jean-Luc Mélenchon "réfléchit encore" à ce que va devenir son mouvement, La France insoumise, convaincu que pendant le quinquennat Macron s'opèrera le "surgissement d'une contre-société" bien plus efficace politiquement que des victoires aux élections locales.

Forte désormais de 500.000 soutiens, La France insoumise, créée pour et autour de la candidature à la présidentielle de M. Mélenchon, représente aujourd'hui "la plus puissante organisation politique du pays", dit l'ancien candidat dans un entretien-fleuve au magazine Society paru jeudi.

Lui qui a passé 30 ans au Parti socialiste a dû opérer "une révision radicale de (sa) vision du combat politique", affirme-t-il, en se distinguant de la démarche d'En Marche!. "La doctrine" qu'il développe, c'est "le peuple qui devient réseau" et non une gestion "conforme à (un) projet césarien", dit-il.

Pour M. Mélenchon, la plateforme internet lancée le 11 février 2016, jour où il a annoncé sa candidature à la présidentielle, a permis de remplir "toutes les fonctions au nom desquelles le parti est constitué" mais en libérant l'action du "poids des structures". "Reste pur et dur le programme comme sujet exclusif de l'action et le feu d'artifice des initiatives se déclenche tout seul", s'enorgueillit-il.

Quant au manque de notoriété de son entourage, il estime avoir pendant la campagne présidentielle "réussi à faire émerger cinq ou six porte-parole bien à nous", comme Alexis Corbière, Raquel Garrido ou encore Danielle Simonnet et Charlotte Girard.

LFI "est un lieu de convergence entre une gauche extrêmement radicale, celle des quartiers populaires, et des gens plus sensibles au profil humaniste du projet". Ce qui explique, selon lui sa décision d'appeler dans l'entre-deux tours à "ne pas donner une voix au Front national", plutôt qu'à voter pour Emmanuel Macron. "Je dois les garder unis, si j'appelle à voter Macron ou autre chose, tout vole en éclats", dit le candidat aux législatives dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Côté stratégie, le responsable politique juge que des victoires aux municipales, comme l'a fait Podemos en Espagne ne sont pas forcément la meilleure hypothèse. "La représentation politique municipale est en général subclaquante", dit-il, prônant "l'auto-organisation" citoyenne qu'il a pu constater par endroits à Marseille.

Face à la politique d'Emmanuel Macron, il souhaite "le surgissement d'une contre-société". "Contre cette société du fric. Quoiqu'ils en pensent, on n'est plus dans les années 90 ou 2000, où les petits jeunes à cheveux gominés voulaient être traders. Ce n'est plus vrai. La majorité d'entre eux trient avec ferveur les ordures à la maison, veulent savoir ce que mangent leurs gosses (...)", affirme-t-il.

Il rappelle qu'en Tunisie, en 2011, le suicide d'un jeune homme a constitué "l'événement imprévu" qui a déclenché "la révolution citoyenne". "Vous ne pouvez pas savoir quelle sera la petite chose qui allumera la mèche... mais elle brûle déjà", prévient-il.

Dans la même thématique

France Britain Brexit
4min

Politique

Gouvernement : Michel Barnier engage « la consultation de la dernière chance »

Après avoir reçu ce matin les présidents des Assemblées, Yaël Braun Pivet et Gérard Larcher, puis les présidents de groupes LR, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, le premier ministre réunit à 15 heures les autres formations consultées en vue de la « formation rapide » d’un gouvernement. Mais la prudence est de mise. Alors qu’Emmanuel Macron a refusé une première ébauche, cette fois, ce sera « à prendre ou à laisser », soutient-on chez les LR.

Le

Mélenchon “réfléchit encore” à l’avenir de La France insoumise
4min

Politique

Budget : « La pression fiscale pourrait être un peu plus équitablement répartie », estime Jean-Noël Barrot

Ce jeudi, Jean-Noël Barrot, ministre délégué démissionnaire chargé de l’Europe et vice-président du MoDem était l’invité de la matinale de Public Sénat. Il a notamment évoqué les rumeurs d’une augmentation des impôts dans le projet de loi de finances pour 2025, ainsi que de la non-transmission de documents budgétaires par le gouvernement au Parlement.

Le

Paris : Handover Ceremony for new Prime Minister Attal and Barnier
9min

Politique

Composition du gouvernement : la tension avec les macronistes peut-elle conduire à « l’échec » de Michel Barnier ?

La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.

Le

Paris : Handover Ceremony for new Prime Minister Attal and Barnier
3min

Politique

Michel Barnier alerte sur la situation budgétaire « très grave » et reporte sa réunion avec Gabriel Attal

Michel Barnier juge la situation budgétaire « très grave » et demande « les éléments pour en apprécier l’exacte réalité », déclare le premier ministre. Quelques minutes avant, Matignon annonçait qu’une réunion avec Gabriel Attal était « décalée ». La cause officieuse : Gabriel Attal aurait imposé « une délégation de huit personnes », dont Elisabeth Borne et Gérald Darmanin, alors que la « règle » est de venir à trois maximum. « Sur les modalités, ils nous ont mis un peu devant le fait accompli », grince l’entourage de Michel Barnier

Le