Jean-Luc Mélenchon a ressurgi jeudi dans un paysage politique très occupé par la primaire organisée par le PS en critiquant la légitimité de...
Par Lucile MALANDAIN
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Jean-Luc Mélenchon a ressurgi jeudi dans un paysage politique très occupé par la primaire organisée par le PS en critiquant la légitimité de cette élection et en défendant l'idée qu'à gauche, le vote utile, c'est lui.
Entretien au Monde, longue note de blog, présentation de ses voeux consacrés à la géopolitique en soirée: le candidat de la France insoumise, qui doit tenir meeting dimanche à Tourcoing sur le travail et mercredi au Mans sur la sécurité sociale, réinvite sa parole critique et fleurie dans la primaire qui sature l'espace médiatique.
"Jusqu'à présent, l'ultime justification du candidat socialiste, c'était d'être en tête dans les sondages. Il se présentait alors comme le +vote utile+", constate M. Mélenchon dans le quotidien du soir.
Mais, argumente-t-il, "actuellement, le PS est en troisième position derrière M. Macron et moi-même". "Dans ces conditions, sans projet et sans avantage électoral, à quoi bon un candidat du PS ? En réalité, le vrai choix des électeurs du PS, c'est de trancher entre l'orientation gouvernementale amplifiée, telle que la porte M. Macron, et la tradition de l'humanisme émancipateur de la famille culturelle que j'incarne".
Celui qui théorise depuis un an le "piège" d'une primaire qui oblige les vaincus à soutenir le vainqueur se pose ainsi en candidat le mieux placé à gauche. D'autant, explique-t-il au quotidien, qu'il ne classe pas l'ancien ministre de l'Economie à gauche car "lui-même le refuse".
Tout en éreintant dans son blog les journalistes qui seront selon lui les premiers à "pleurnicher que la réalité a été différente de ce que +tout le monde prévoyait+", M. Mélenchon s'appuie lui-même sur les sondages, porteurs, et sur certains médias ou émissions sélectionnées avec soin, comme celles de Laurent Ruquier, Karine Lemarchand et Marc-Olivier Fogiel.
- Fin de non-recevoir -
Jean-Luc Mélenchon, lors d'un meeting à Bordeaux, le 29 novembre 2016.
AFP/Archives
"Au PS, c'est chaud", répète le candidat sur son blog en rappelant qu'il dispose de la quasi-totalité des parrainages d'élus nécessaires pour participer à la présidentielle.
Après une longue diatribe sur son blog contre l'utilisation du terme "primaire de la gauche" alors que le PCF, EELV, le parti de gauche ou le MRC n'y participent pas, M. Mélenchon a accueilli le soir même nombre de journalistes, dont Audrey Pulvar et Franz-Olivier Giesbert, pour leur présenter des voeux axés sur la géopolitique.
Dans son blog, il a ironisé sur "l'incroyable bousculade" à une primaire très resserrée dans le temps, égratignant au passage Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, qui selon lui "avaient des mois pour se préparer".
"Comment se fait-il qu'à trois semaines du vote, on ne sache finalement que si peu de choses sur leurs projets ? C'est parce que ce ne sont pas des projets globaux", a-t-il raillé, évoquant "quelques mesures à l'intérieur du monde tel qu'il est".
Les deux candidats de la gauche du PS multiplient les promesses de discuter avec M. Mélenchon et le candidat écologiste Yannick Jadot dès le lendemain d'une victoire à la primaire. Mais la position de M. Mélenchon qui répète volontiers que la période est à un "réchauffement de la température politique", ressemble fort à une fin de non-recevoir.
Il démonte dans sa note de blog la proposition de l'ancien ministre du Redressement productif de baisser la CSG sur les revenus jusqu'à 2.000 euros nets mensuels. "Moi, je ne suis pas d'accord, les salaires doivent et peuvent augmenter en partageant autrement la richesse produite", résume-t-il.
Quant à M. Hamon, le député européen est farouchement contre son projet de revenu universel. "J'imagine la tête de Messieurs Bolloré et Dassault, de Messieurs Carlos Ghosn et de Madame Lagarde quand ils vont recevoir cette somme", se moque-t-il.
Anticipant peut-être cette posture, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis avait estimé mercredi que la primaire pourrait au contraire "déverrouiller la présidentielle", jugeant que dans "le flou" politique actuel, la gauche de gouvernement a "toutes ses chances".
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