« Meloni sera plutôt du côté d’Orban », estime l’eurodéputé Sandro Gozzi

« Meloni sera plutôt du côté d’Orban », estime l’eurodéputé Sandro Gozzi

La victoire du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia aux élections générales italiennes pose question sur le terrain des valeurs sur lesquelles l’Europe a scellé son union. Giorgia Meloni va prendre la tête d’un gouvernement dont le programme inquiète beaucoup Bruxelles. La future présidente du conseil italien affiche une ultra-conservatrice sur les questions sociétales : avec un discours anti LGBT, pro-vie, anti-migrant et de préférence nationale.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Dieu, famille, patrie ». Toute la campagne cela aura été le slogan scandé par Giorgia Meloni, leader du parti Fratelli d’Italia. Celle qui s’apprête à prendre la tête d’un gouvernement de coalition d’extrême droite n’a jamais caché ses positions conservatrices, en s’opposant notamment à l’avortement et aux droits LGBT.

« Il y aura des conflits entre l’Italie et l’UE »

Après la Pologne, après la Hongrie, après la Suède, voici donc un gouvernement de plus en Europe susceptible de menacer des droits fondamentaux. « Il y aura des conflits entre l’Italie et d’autres pays et l’Union européenne sur les valeurs », affirme l’eurodéputé Renew et secrétaire général du parti démocrate européen Sandro Gozi. « Je suis très inquiet. Parce que je l’ai vue à l’œuvre. Giorgia Meloni gouverne déjà dans une région de l’Italie centrale. Et dans cette région, il y a des gros problèmes pour les soins pour la fin de vie. »
 

« Moi, je dis, laïcité, Europe et droits civils ! »
 

Giorgia Meloni revendique une politique fortement nataliste, dans un pays où mettre un terme à une grossesse relève déjà du parcours de la combattante. « Le droit à l’avortement en Italie, c’est la compétence des régions. Dans la région dirigée par Les Frères d’Italie, il y a déjà des gros problèmes sur le droit à l’avortement », tient à rappeler Sandro Gozi. « Il y en a aussi sur l’état de droit au niveau européen. Meloni sera plutôt du côté d’Orban, plutôt du côté de la Pologne, et je suis convaincu qu’il y aura une question très délicate avec un leader qui parle de Dieu, Patrie, Famille. Moi je dis, laïcité, Europe et droits civils ! ».
 

« Pas de révolution concernant les droits civils »

Pour Paolo Borchia, eurodéputé italien membre de la coalition autour de Giorgia Meloni : « Il n’y aura pas de révolution concernant les droits civils. Je lis les journaux, je regarde la TV et parfois, j’ai l’impression qu’il y a une atmosphère un peu bizarre… J’attends la formation du nouveau gouvernement, on les laisse travailler et on ira juger les résultats et les conséquences. » La France de son côté promet d’être attentive au respect des droits humains en Italie, a prévenu la première ministre Élisabeth Borne.

Revoir l’intégralité de l’émission en replay

» Lire aussi : Suède, Italie… le rapprochement droite - extrême droite, un mouvement de fond à l’échelle de l’Europe ?

 

Dans la même thématique

PARIS: Soiree electorale des elections europeennes avec Francois-Xavier Bellamy au siege de Les Republicains
3min

Politique

Parlement européen : François-Xavier Bellamy porte plainte contre Rima Hassan

François-Xavier Bellamy porte plainte contre Rima Hassan pour des menaces qu’elle aurait proférées à son égard. Cette plainte fait suite au blocage par le député européen de la candidature de Rima Hassan à la vice-présidence de la sous-commission des droits de l’Homme. L’élection du poste de vice-présidente que briguait la députée européenne a été reportée en septembre.

Le

Paris: Designation Bureau Assemblee Nationale
6min

Politique

Ingérences étrangères : quelles sont les règles qui s’appliquent aux élus ?

Les élus sont souvent une cible privilégiée pour les ingérences étrangères. Si les atteintes à la probité existent, les formes d’influences sont diverses et se renouvellent. Après l’adoption de la loi sur les ingérences étrangères le 5 juin dernier, retour sur les règles s’appliquant aux élus pour prévenir les ingérences.

Le

France Europe Election
5min

Politique

Au Parlement européen, Jordan Bardella peine à se « normaliser »  

A la tête des Patriotes, le troisième groupe le plus important numériquement au Parlement européen et désormais membre de la prestigieuse commission des affaires étrangères, Jordan Bardella entend poursuivre à Strasbourg sa stratégie de « normalisation ». Une stratégie compromise cependant par le « cordon sanitaire » des partis pro-européens contre l’extrême-droite et par certaines personnalités embarrassantes au sein de son camp.

Le