Menacé de déroute électorale, le PS promet de se refonder
Promis à une Bérézina électorale lors des prochaines législatives, le PS est au pied du mur et doit se "refonder", estiment ses...

Menacé de déroute électorale, le PS promet de se refonder

Promis à une Bérézina électorale lors des prochaines législatives, le PS est au pied du mur et doit se "refonder", estiment ses...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

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Promis à une Bérézina électorale lors des prochaines législatives, le PS est au pied du mur et doit se "refonder", estiment ses dirigeants, dont beaucoup risquent d'être battus les 11 et 18 juin.

Une douzaine de figures montantes du Parti socialiste, dont les anciens ministres Najat Vallaud-Belkacem et Matthias Fekl, ont publié lundi matin une tribune dans Libération, et lancé une pétition, appelant à "réinventer la gauche de demain".

"Je pense que le Parti socialiste va se refonder, se reformuler, se restructurer, qu'il y aura beaucoup de travail et que je serai au milieu de ce travail", leur a fait écho sur France Inter le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, n'excluant pas de changer le nom du parti né en 1971 à Epinay, ni de déménager son siège.

Samedi, c'est le sénateur Luc Carvounas, candidat aux législatives dans le Val-de-Marne, qui avait suggéré de baptiser le nouveau PS "parti des démocrates" et d'en faire une "belle maison commune, de gauche". Le commissaire européen Pierre Moscovici avait quant à lui estimé que "le socialisme démocratique" devrait "se reconstruire".

Des initiatives ou prises de position qui viennent après le lancement par Anne Hidalgo de "Dès demain" et alors que Benoît Hamon doit lancer son mouvement le 1er juillet -environ 12.000 personnes ont déjà répondu présents sur le site internet de l'événement, selon son entourage.

Rien d'étonnant à cette effervescence: après son score historiquement bas de 6,3% à la présidentielle, le PS ne peut rester sans réagir. "Le PS est dans une situation catastrophique", convient un proche de François Hollande. "Cette boutique n'a jamais été en plus mauvais état depuis les années 1960", dramatise un autre hiérarque.

- "Ça part dans tous les sens" -

Un troisième pronostique l'élection d'à peine 40 à 50 députés pour le Parti socialiste et ses alliés en juin (soit moins que les 57 de 1993), accordant du crédit à un sondage Opinionway pour Les Echos publié jeudi. D'autres sondages locaux montrent l'ampleur de la tâche, même pour des figures nationales comme Najat Vallaud-Belkacem, donnée largement battue par son adversaire En Marche! Bruno Bonnell dans le Rhône, selon un sondage Ifop-Fiducial publié ce week-end. La partie ne sera pas facile non plus pour Jean-Christophe Cambadélis, ou pour Matthias Fekl.

Alors que le PS est pris en tenaille entre le "progressisme" de La République en marche! et le radicalisme de La France insoumise, les artisans de ces différents initiatives veulent convaincre les électeurs que le PS a encore un rôle à jouer à gauche: "Il y a, il y aura une gauche entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon", clament ainsi les douze signataires de la tribune "Réinventer la gauche", pour qui l'avenir de leur camp ne réside ni "dans une lente dérive gauchiste", ni "dans la voie du social-libéralisme".

Il s'agit aussi pour ces responsables de prendre date dans la recomposition qui s'annonce. "Ca part dans tous les sens. Tout le monde veut lancer son mouvement, parce qu'il a une idée... et parce que c'est lui qui la porte", ironise un dirigeant du parti.

Selon un proche de François Hollande, Stéphane Le Foll pourrait être tenté de s'emparer du parti, tout comme Benoît Hamon, Matthias Fekl, ou encore Luc Carvounas. "Ils pensent qu'ils vont être une dizaine à s'en sortir de cette génération et veulent virer le premier secrétaire. Mais ils n'ont aucune consistance!", grince cet élu.

Un autre responsable conseille à chacun de "mettre les flingues au vestiaire", et invite les "quadras" à la patience. "Il n'y a pas un seul s'entre eux qui s'est imposé (...) J'invite la jeune génération à ne pas dégager tout le monde, parce qu'ils ne vont pas y arriver, parce qu'il ne faut pas le faire et parce que s'ils le faisaient, ils ne seraient pas d'accord", dit cette source, pour qui "il y en a pour dix ans" avant que le PS ne puisse "prétendre être le premier parti de pouvoir".

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