Menu sans viande dans les cantines à Lyon : « Une position idéologique d’EELV » dénonce Julien Denormandie
Invité de la matinale de Public Sénat « Bonjour chez vous », le ministre de l’Agriculture et d’Alimentation est revenu sur la décision du maire de Lyon d’instaurer des menus uniques sans viande à la cantine pour « des raisons sanitaires ».
Par Public Sénat
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Pour cette semaine consacrée à l’agriculture sur les antennes de Public Sénat, Julien Denormandie était invité de l’émission « Bonjour chez vous », l’occasion pour le ministre de réaffirmer son opposition à la décision du maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, d’instaurer des menus uniques sans viande à la cantine à partir la rentrée des vacances de février. « C’est une méthode qui impose un choix idéologique sous couvert de crise sanitaire » a-t-il dénoncé.
Et quant à l’argument selon lequel, l’ancien maire de Lyon, Gérard Collomb, avait fait exactement la même chose au sortir du premier confinement en juin, et qu’à l’époque, cela n’avait dérangé personne. Julien Denormandie répond : « On était dans le court terme […] Aujourd’hui, on est dans une situation où on doit vivre avec le virus […] Est-ce que vivre avec le virus, c’est arrêter de donner le choix à nos enfants d’avoir de la viande à l’école ? Évidemment, non ».
Pour le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, « la covid a bon dos vis-à-vis de l’instauration d’une idéologie, d’un positionnement d’Europe-Ecologie-Les-Verts vis-à-vis de l’élevage, vis-à-vis de la viande […] Ils veulent arrêter de servir de la viande dans les cantines de notre République ».
En ce qui concerne les divisions au sein du gouvernement sur ce sujet, si Barbara Pompili a regretté, il y a peu, un « débat préhistorique », pour Julien Denormandie, la ministre de la Transition écologique ne parle pas de la même chose ». « Barbara Pompili (pose la question) Est-il possible de donner des menus végétariens équilibrés ? La loi Egalim prévoit déjà de pouvoir offrir des menus végétariens une fois par semaine […] C’est très différent ce débat-là, ce sont les journalistes qui font monter la chose. C’est très différent d’un autre débat qui est d’arrêter purement et simplement de servir de la viande tous les jours de la semaine ».
Le ministre a également tenu à mettre à bas « le cliché qui oppose agriculture et environnement […] Les agriculteurs vivent de l’environnement, ils le protègent. C’est un non-sens même de penser que l’agriculture et écologie seraient en opposition ».
La loi Egalim « n’est pas suffisamment appliquée »
En ce qui concerne l’application de la loi Egalim dénoncée sur Public Sénat par la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, Julien Denormandie assure que le gouvernement est en train d’embarquer « les distributeurs et les industriels vers une contractualisation tripartite pour la transparence ». Comme la présidente de la FNSEA, il reconnaît que la loi Egalim « n’est pas suffisamment appliquée ». Mardi, aux côtés du chef de l’Etat en Côte d'Or, le ministre a apporté son soutien aux agriculteurs qui tentent d’obtenir des revenus décents dans le cadre des difficiles négociations commerciales annuelles avec la grande distribution et les industriels de l’agroalimentaire.
« On réunit tout le monde, est-ce qu’il y a un engagement collégial entre industriels et distributeurs à rentrer dans le tripartisme, la contractualisation, la transparence ? Si oui, on avance ainsi. Sinon. Je suis sûr que la main du Parlement ne tremblera pas » a-t-il expliqué n’excluant pas de repasser par une loi.
Les hausses d’impôt ciblées sur les grandes entreprises et les plus fortunés, annoncées par Michel Barnier, continuent de diviser la majorité relative. Frondeur en chef, Gérard Darmanin continue de profiter de sa liberté retrouvée en jouant sa propre partition, au risque d’affaiblir le premier ministre. Tous ne ferment pourtant pas la porte à la hausse de la fiscalité.
Le Premier ministre a indiqué que la réforme constitutionnelle sur le corps électoral de Nouvelle-Calédonie, élément déclencheur des violences dans l’archipel, « ne sera pas soumise » au Congrès. Si cette annonce a soulevé la colère de certains membres du camp présidentiel, de nombreux élus, indépendantistes ou loyalistes, saluent la volonté d’apaisement affichée par le nouveau gouvernement.
Les sénateurs Les Républicains vont publier une tribune en soutien à Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, après la polémique sur l’Etat de droit qui ne serait « pas intangible, ni sacré ». Roger Karoutchi, sénateur LR des Hauts-de-Seine, l’a co-signée. Pour lui, l’Etat de droit « n’est pas immuable » et « l’expression populaire peut le faire évoluer ».
Depuis un forum à Berlin, Emmanuel Macron a estimé mercredi qu’une « taxation exceptionnelle sur les sociétés », telle qu’annoncée par le gouvernement de Michel Barnier, était « bien comprise par les grandes entreprises » mais qu’elle devait être « limitée ». La veille, Michel Barnier avait annoncé aux députés, lors de son discours de politique générale, qu’une participation serait demandée aux « grandes entreprises qui réalisent des profits importants » et aux « Français les plus fortunés », au nom de la « justice fiscale ». Cette taxation exceptionnelle a été confirmée par le Premier ministre au Sénat, ce mercredi. A la sortie du discours de politique générale, le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard reste prudent. « On verra le montant et l’orientation de cette mesure. Mais une taxation sur les superprofits, c’est quelque chose qu’on a portée et qu’on continue à porter. Que de temps perdu pour se rendre compte qu’on avait besoin d’un peu de justice fiscale », a-t-il regretté sur le plateau de Public Sénat. A ses côtés, la présidente du groupe communiste, Cécile Cukierman s’interroge sur le rôle joué par Emmanuel Macron en cette période inédite. « Ce qui est étonnant, c’est que le Président donne son avis sur un débat qui doit se dérouler entre le gouvernement et le Parlement. Ce serait bien qu’il ne commente pas chaque mesures qui n’ont pas été encore votées d’ailleurs et qui laisse le Parlement faire son travail ».