Messiha, un haut fonctionnaire en charge du projet de Marine Le Pen
Il est né Egyptien et se dit "Français de souche par naturalisation": Jean Messiha, 49 ans, énarque et haut fonctionnaire devenu ...

Messiha, un haut fonctionnaire en charge du projet de Marine Le Pen

Il est né Egyptien et se dit "Français de souche par naturalisation": Jean Messiha, 49 ans, énarque et haut fonctionnaire devenu ...
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Par Guillaume DAUDIN

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Il est né Egyptien et se dit "Français de souche par naturalisation": Jean Messiha, 49 ans, énarque et haut fonctionnaire devenu "mariniste", a coordonné le projet présidentiel de la candidate Front national, dévoilé samedi.

Ce docteur en économie, énarque promotion Romain Gary (2003-2005), s'est mis en 2016 en disponibilité du ministère de la Défense pour se jeter dans l'arène politique.

Jean-Lin Lacapelle, ami de Marine Le Pen, le voit comme "une illustration de plus de notre capacité à séduire ce genre de profils" qui font défaut à un FN en quête de crédibilité.

Jean Messiha est porte-parole des "Horaces", société secrète de "marinistes" hauts fonctionnaires ou cadres du privé. Mais on est "obligé de le croire" sur les "132 membres": l'accès aux réunions mensuelles est refusé.

Tiré à quatre épingles, courtois, ce haut fonctionnaire apprécié par la présidente plaît aussi au FN par son histoire. Son arrivée à Mulhouse à 8 ans, "sans parler un mot de Français", témoigne d'une "assimilation parfaite", selon Philippe Martel, ex-directeur de cabinet de Marine Le Pen.

"On peut faire du +storytelling+, et en plus c'est vrai ! Quand on le voit, on se dit qu'il n'est probablement pas raciste", poursuit Philippe Martel, désormais en retrait du FN, auquel Jean Messiha doit son arrivée. Ce copte égyptien d'origine a une étrange formule: "Arabe à l'extérieur, français à l'intérieur".

"Il est mariniste", point, tranche Jean-Lin Lacapelle.

Alors que les Horaces se sont lancés en février 2016 en plaidant pour un programme FN "plus réaliste" sans 35 heures, retraite à 60 ans et surtout sortie de l'euro, Jean Messiha, devenu porte-parole en juin, psalmodie l'ode frontiste à la "souveraineté" perdue. Une source s'amuse: "Philippot s'en méfiait, mais c'est le plus +philippotiste+ des Horaces".

L'homme aux lunettes à monture dorée radicalise pourtant certains pans de la ligne FN: contrairement à Marine Le Pen, mais comme nombre de dirigeants du parti d'extrême droite, il valide le "Grand Remplacement", concept selon lequel les blancs et catholiques français seraient "remplacés" par une population musulmane originaire du Maghreb ou d'Afrique sub-saharienne.

Dans d'autres tweets, il qualifie l'islam d'"incompatible avec la République" ou juge "glaçant" que l'auteur de l'attentat de Nice n'ait pas été fiché S "quand on sait que cinq millions de musulmans ne le sont pas non plus..."

En quête de lumière, selon plusieurs frontistes, volontiers grandiloquent en 140 signes, il devrait être investi aux législatives à Mulhouse.

Il défend le risque pris avec son "coming-out" dans le parti, pour "casser les procès en incompétence et en solitude du FN. Si tout ça s'arrête au moins de juin, je rejoins mon ministère pour ne plus bouger jusqu'à la fin de ma carrière".

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