Les députés LR voteront pour les mesures annoncées par Emmanuel Macron en réponse à la crise des "gilets jaunes", "à condition que les engagements pris par le président de la République soient tenus", a affirmé mardi leur chef de file Christian Jacob.
Le projet de loi qui reprend ces mesures (exonération de hausse de CSG pour certains retraités, heures supplémentaires défiscalisées...) sera présenté mercredi en Conseil des ministres, avant de passer à l'Assemblée nationale jeudi et au Sénat vendredi.
"La position que nous avons retenue au groupe, c'est d'être favorable et de voter pour, à condition que les engagements pris par le président de la République lors de son intervention lundi (10 décembre) soient tenus", qu'il n'y ait pas de "reculade", a indiqué M. Jacob lors d'une conférence de presse.
"On a quelques sujets d'interrogation" qui feront l'objet d'amendements mais sans obstruction, a-t-il ajouté, citant notamment le sujet des heures supplémentaires. "Le président de la République avait annoncé qu'elles seraient versées sans impôt ni charges", mais "ce qui est en préparation" ne semble pas "correspondre à la mesure qui avait été celle de Nicolas Sarkozy", prenant en compte CSG et CRDS.
Un dispositif d'heures supplémentaires exonérées d'impôts et de charges sociales avait été mis en place sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy puis abrogé par François Hollande.
L'élu de Seine-et-Marne a également fait part de ses interrogations sur l'extension de l'exemption de la hausse de la CSG aux retraités gagnant moins de 2.000 euros, et sur la prime d'activité qui "semble très compliquée" à appliquer. Il s'est également inquiété de "la manière dont tout cela va être financé".
Le groupe LR a travaillé "de concert" avec ses homologues du Sénat (où la droite est majoritaire), a-t-il poursuivi, ajoutant que "l'idée est plutôt d'arriver à un (vote) conforme", ce qui permettrait d'éviter une navette parlementaire pendant les fêtes.
"Nous voterons ce texte. Nous ne le voterons pas avec le cœur, mais avec le sens de la responsabilité", a déclaré de son côté à l'AFP le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau. "L'urgence c'est d'apaiser, sortir de la crise".
Pour autant, "nous ne pensons pas que ce train de mesures soit à la hauteur du problème", a-t-il ajouté. "D'abord parce que c'est un chèque en bois", ensuite parce que "ce sont des mesures catégorielles, qui risquent de frustrer beaucoup de Français". "Il faut revenir aux sources du mouvement des +gilets jaunes+ : faire en sorte que l'Etat ne soit plus une immense machine à créer plus de taxes", a encore estimé le sénateur de Vendée.