Mesures d’urgences Covid-19 : une large approbation, des abstentions et un vote contre

Mesures d’urgences Covid-19 : une large approbation, des abstentions et un vote contre

Le Sénat a approuvé dans la nuit à une très large majorité le projet de loi d'urgence sur les mesures face au Covid-19. Les socialistes et les communistes se sont abstenus, dénonçant les remises en cause du droit du travail. Une sénatrice Les Républicains a voté contre.
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Par Jérôme Rabier

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À de nombreuses reprises lors des débats, l'unité nationale face au Covid-19 a été évoquée dans l'hémicycle. Et au moment du vote, cela s'est traduit par une large adoption de ce projet de loi d'urgence. Sur 344 votants, 251 ont approuvé le texte amendé par le Sénat, 92 se sont abstenus et un seul vote contre est comptabilisé si on exclut l'erreur sur le vote de Pierre Charon. Le sénateur LR de Paris, confiné chez lui, avait simplement exprimé son opposition à l'article prévoyant le dépôt des listes le 30 mars et pas sur l'ensemble du texte. Ce qui sera corrigé au plus vite.

Seule la sénatrice LR de la Gironde Florence Lassarade a donc voté contre, « un coup de gueule » de cette pédiatre de formation face au manque de réactivité des autorités. (voir notre article)

Côté abstention, les groupes socialistes et communistes ont été unanimes. Patrick Kanner, patron du groupe socialiste s'en est expliqué en séance. « Trop d'habilitations à légiférer par ordonnances, trop de remises en cause du droit du travail, trop d'imprécisions » dénonce-t-il. Même s'il lui paraît urgent de protéger les Français, le sénateur du Nord a expliqué que « la dérogation ne signifie pas la confusion ».

Même tonalité sur les bancs communistes. Si la présidente du groupe Éliane Assassi a dit « ne pas s'opposer à des mesures pour protéger nos concitoyens », elle a listé plusieurs points qui ne satisfont pas les sénateurs de son groupe. « Le texte fait peu de place à l'urgence sanitaire en matière de déblocage de moyens financiers, humains et matériels pour nos hôpitaux » a-t-elle dénoncé. Elle a aussi ciblé des mesures qui « sous couvert de soutien à l'économie dérogent au droit du travail en matière de repos dominical, de congés, d'horaires de travail, etc. »

Son groupe s'oppose aussi à « un parlement mis en quelque sorte sur le banc de touche » faute d'avoir pu faire adopter sa proposition de créer un comité national de suivi de l'état sanitaire pluraliste.

Quatre abstentions chez Les Républicains

Quatre sénateurs Les Républicains ont également choisi de s'abstenir. Bruno Gilles, Marc-Philippe Daubresse, Alain Chatillon et Brigitte Micouleau . Le premier cité, candidat à la mairie de Marseille, a marqué sur les réseaux sociaux son opposition au dépôt des listes pour le second tour dans un délai restreint, une disposition pourtant défendue par son groupe.

 

Marc-Philippe Daubresse, candidat pour sa part à Lille, « considère déraisonnable, inconstitutionnel et insincère » le fait de geler les résultats du premier tour alors que le second tour est pour l'instant prévu au 21 juin. Pour lui il faudrait réorganiser les deux tours de l'élection là où les maires n'ont pas été élus au premier tour. « Mais je ne veux pas mettre en péril l'union sacrée donc je me suis abstenu » précise l'élu du Nord.

Les groupes La République En Marche, Les indépendants – République et Territoires, Union Centriste ont eux été unanimes à approuver le projet de loi.

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