MeToo politique : le collectif dresse un premier bilan

MeToo politique : le collectif dresse un premier bilan

15 jours après la publication de leur tribune pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes dans le milieu politique, les initiatrices indiquent recevoir de nombreux témoignages. « On en est qu’à un tout petit stade de dévoilement », explique Alice Coffin
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« Il y a une alerte rouge sur ces questions de violences sexuelles et sexistes dans le champ politique ». Au café Mona dans le 6e arrondissement, la conseillère de Paris Alice Coffin et Mathilde Viot, assistante parlementaire, toutes deux membres du collectif « MeToo politique » tire un premier bilan de leur tribune publiée il y a 15 jours dans le journal Le Monde.

Pour mémoire, 300 femmes du monde politique et universitaire appellent les partis à prendre en compte du mouvement Metoo, en faisant « preuve d’exemplarité » dans les désignations et les parrainages politiques. Une pétition en ce sens a déjà réuni 36 000 signatures.

« On peut parler d’un monde politique gangrené par ces questions »

« Pour le moment, se sont engagés de façon orale EELV, le PS, LFI, Génération écologie et Génération(s). Il me semble que je n’en oublie pas », liste Mathilde Viot. « Hélas ». On attend le NPA, le PC, ces gens qui ont une culture de gauche et pour qui ça semble plus facile de s’engager pour ce genre de démarche », complète Alice Coffin.

A cinq mois de l’élection présidentielle, il y a pourtant urgence pour l’élue de Paris, en témoignent les témoignages de victimes qui s’accumulent sur sa boîte mail. « J’en reçois tous les jours ». « On sait à quel point c’est répandu […] Mais on en est qu’à un tout petit stade de dévoilement. Vu l’ampleur de tout ce qu’on reçoit, on peut parler d’un monde politique gangrené par ces questions ».

» Lire notre article : Affaire Nicolas Hulot : la loi sur les crimes sexuels sur mineurs peut-elle s’appliquer ?

Affaire Hulot : « Que les hommes politiques disent qu’ils ont contribué par leur action à cette situation »

Symbole du chemin qu’il reste à faire pour les membres du collectif « la réaction épouvantable » du chef de l’Etat après les accusations de viols et d’agressions sexuelles visant Nicolas Hulot. « Il parle quand même d’une société d’inquisition. On nous renvoie ces mots-là. Avant de demander qu’ils partent, on demande d’abord qu’ils parlent. Que les hommes politiques disent qu’ils ont contribué par leur action à cette situation, tous partis confondus », lance Alice Coffin.

Pour la suite, le mouvement souhaite que la question des violences sexuelles et sexistes soit au cœur de la campagne des élections présidentielle et législatives.

Au niveau du Parlement, Mathilde Viot propose de geler la « clause de loyauté » à laquelle sont soumises les collaboratrices parlementaires dès lors que l’élu est visé par des accusations de violences sexuelles. « Cette clause fait qu’un député dès lors qu’il considère que la confiance est rompue avec cette personne, peut la licencier. On a déjà eu des cas de femmes qui s’étaient refusées à des avances ou des rapports sexuelles, ont été virées. Cette clause est très fragilisante », dénonce-t-elle.

Le 24 novembre dernier, la sénatrice écologiste Mélanie Vogel avait interpellé le gouvernement sur son absence de réaction à la tribune du MeeToo politique.

» Lire notre article : Metoo politique : « Le silence gouvernemental blesse », tance la sénatrice écologiste, Mélanie Vogel

 

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