Métro du Grand Paris: Philippe se donne le temps de la réflexion
Pressé de clarifier le calendrier de réalisation du métro du Grand Paris, le Premier ministre Édouard Philippe a confirmé mardi que l'ensemble...
Par Marc PRÉEL, Jean LIOU
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Pressé de clarifier le calendrier de réalisation du métro du Grand Paris, le Premier ministre Édouard Philippe a confirmé mardi que l'ensemble du projet serait bien réalisé, mais il a choisi de parler davantage aux élus avant d'annoncer des retards.
En visite à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) où doit être prochainement lancé le premier tunnelier chargé de creuser la ligne "15 sud", M. Philippe a répété que ce projet visant à construire 200 km de lignes nouvelles autour de Paris irait "à son terme".
"Il est hors de question de ne pas faire ce projet", a-t-il martelé au terme de la visite du tunnelier, posé au fond d'une vaste fosse d'une vingtaine de mètres de profondeur.
Qualifiant le projet de "redoutablement complexe et incroyablement ambitieux", le Premier ministre en a aussi évoqué "les coûts considérables et les surcoûts considérables, liés à des difficultés techniques pour l'essentiel".
Un récent rapport de la Cour des Comptes s'inquiète en effet du dérapage de la facture: la note totale est désormais évaluée à 38,5 milliards d'euros pour la Société du Grand Paris - l'établissement public chargé de conduire l'essentiel du chantier -, dont la dette risque de s'envoler, au grand dam des sages de la rue Cambon.
Le gouvernement a laissé entendre depuis plusieurs mois que certains tronçons pourraient ouvrir plus tard que prévu, la ministre des transports Elisabeth Borne évoquant un "calendrier recalé sur des bases réalistes".
Les arbitrages gouvernementaux étaient initialement attendus cette semaine. Mais faire des choix n'est pas si facile, alors qu'approche l'échéance des jeux Olympiques de 2024... d'autant que de nouveaux problèmes techniques sont toujours susceptibles de faire rater le rendez-vous.
Le gouvernement a été soumis à un triple tir de barrage, concernant des lignes promises pour 2023 ou 2024 par l'équipe précédente, de la part d'élus et responsables qui les jugent légitimement "indispensables": la 16 qui doit rapprocher des quartiers sensibles de l'est de la Seine-Saint-Denis, comme Clichy-Montfermeil; la 17 qui doit desservir des sites stratégiques des JO et les relier à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle; la 18, enfin, qui doit désenclaver le pôle scientifique de Saclay.
- "Langage de vérité" -
Le Premier ministre Edouard Philippe (D), la ministre des Transports Elisabeth Borne (G) et la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (C) visitent le site de la future ligne 15 du métro du Grand Paris, le 23 janvier 2018 à Champigny-sur-Marne
AFP
Consulté sur la question, le préfet d'Ile-de-France a proposé en septembre dernier de faire d'ici 2024 la 18 jusqu'à Saclay et de raccourcir la 17 aux sites olympiques. Mais il repousse la 16 en Seine-Saint-Denis à 2026, et n'espère pas voir la 17 arriver à Roissy avant 2030. Son scénario prévoit parallèlement des retards allant de un à six ans pour le reste du Grand Paris Express.
Édouard Philippe a donc décidé de parler encore un peu pour "véritablement construire avec un langage de vérité". Sans dire quand il prendrait ses décisions.
"Nous sommes en train de travailler, avec les ministres, avec les élus pour faire en sorte que ce sur quoi nous nous engageons soit le plus conforme possible à la réalité du projet", a-t-il souligné.
"C'est une discussion qui est en cours, je veux l'avoir pleinement d'abord avec les ingénieurs, les maîtres d'ouvrage, ceux qui connaissent la difficulté technique de ce projet et avec les élus qui portent ce projet et qui sont évidemment les premiers interlocuteurs que l'on peut avoir."
Selon Matignon, M. Philippe doit commencer à recevoir des élus "cette semaine".
Valérie Pécresse, la présidente (LR) de la région Ile-de-France qui était également présente à Champigny-sur-Marne, a fait part de sa "satisfaction" que le Premier ministre reconnaisse le caractère "indispensable" du projet, avec une "parole qui l'engage évidemment pour l'avenir".
"Maintenant je ne vous cache pas mes inquiétudes. (...) Evidemment, je crains des retards, des tronçons de lignes abandonnés... Donc le travail ne fait que commencer pour convaincre que l'intégralité du projet vaut la peine, et d'essayer de trouver des moyens de faire des économies ou revoir les coûts à la baisse", a-t-elle ajouté.
De fait, une partie du projet initial a déjà plus ou moins disparu des radars. Elle a été intégrée en 2013 dans le réseau classique de la RATP, sous la forme d'un prolongement de la ligne 11 qui ne semble plus du tout être prioritaire.
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