Mézard : « Édouard Philippe est sage lorsqu’il dit s’il y a mise en examen, un ministre doit démissionner »

Mézard : « Édouard Philippe est sage lorsqu’il dit s’il y a mise en examen, un ministre doit démissionner »

Jacques Mézard, ministre de l’Agriculture, était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Il a affirmé que sa position à l’égard de l’affaire Ferrand était identique à celle du Premier ministre et rappelé tant la nécessité de respecter la présomption d’innocence que celle de laisser la justice faire son travail.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Invité du 20h de France 2 hier soir, le Premier ministre a affirmé que Richard Ferrand pouvait rester au gouvernement malgré « l'exaspération des Français ». Empêtré dans des affaires qui jettent le doute sur sa probité, le ministre de la Cohésion des territoires a pour sa part rappelé ce matin, sur France Inter, que « tout ce qu’(il) a fait dans sa vie professionnelle est légal, public, transparent » et confirmé qu’il ne se retirerait pas  : « J’ai ma conscience pour moi, je ne suis pas mis en cause par la justice. »

Le député est notamment à l’origine d’un montage immobilier réalisé au profit de sa compagne, a embauché son fils comme assistant parlementaire et défendu une proposition de loi, en tant que député, favorable aux mutuelles, alors qu’il était salarié aux Mutuelles de Bretagne. Pour l’instant, aucune procédure judiciaire n’a été engagée contre lui.

« Faisons confiance à la justice de ce pays »

« Je ne vais pas vous dire quelque chose de différent que ce qu’a dit le Premier ministre », a déclaré Jacques Mézard sur Public Sénat. Le ministre de l’Agriculture estime que la déclaration d’Édouard Philippe d’hier soir est « pleine de sagesse » : « Il est sage lorsqu’il dit s’il y a mise en examen, un ministre doit impérativement démissionner. » « Pour le reste, faisons confiance à la justice de ce pays », a-t-il ajouté.

Le sénateur PRG du Cantal a également fait valoir son passé d’avocat – « pendant 38 ans » - pour dire être « convaincu de la nécessité de la présomption d’innocence » comme de celle de laisser la justice faire son travail. Il regrette le « déchaînement médiatique en place » et affirme que « le doute, la suspicion, est un véritable poison ».

Cette affaire intervient alors que le chantier de moralisation de la vie publique a été engagé. À l’origine, le projet de loi devait être présenté en conseil des ministres avant les législatives. Finalement ce sera pour l’entre-deux tours, le 14 juin. « Nous voulons que le texte soit parfaitement conforme », s’est justifié Édouard Philippe sur France 2. À la question d’un éventuel rapport avec l’affaire Ferrand, Jacques Mézard répond « sérieusement » ne pas savoir et préfère évoquer de nécessaires « mises au point techniques ».

Le sénateur a également précisé qu’il soutiendrait « bien sûr » la loi sur la moralisation de la publique - « Je suis membre du gouvernement ! » -  bien qu’il ait certaines réserves sur la transparence à tout prix, comme en témoigne le fait qu’il n’ait pas voté la loi sur la transparence, adoptée en 2013. « Non pas que je sois contre la transparence, mais lancer des débats de la manière dont ils sont lancés dans ce pays c’est une erreur. »

Mézard soutient "bien sûr" la loi sur la moralisation de la vie publique
01:04

Dans la même thématique

Mézard : « Édouard Philippe est sage lorsqu’il dit s’il y a mise en examen, un ministre doit démissionner »
3min

Politique

Dissuasion nucléaire française élargie : « Impossible d’imaginer qu’il y ait 27 doigts sur un bouton »  pour Bernard Guetta

L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.

Le

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches
6min

Politique

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches

La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.

Le

Mézard : « Édouard Philippe est sage lorsqu’il dit s’il y a mise en examen, un ministre doit démissionner »
3min

Politique

Réarmement : « Je pense que la Russie n’est pas une menace pour le territoire français », estime Éric Coquerel

Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel revient sur la réunion à Bercy pour financer l’industrie de la défense. Si l’insoumis reconnaît une réflexion nécessaire, il estime cependant que la Russie ne représente pas une menace existentielle pour la France. Par ailleurs, le député demande au gouvernement d’organiser un débat avec vote au Parlement sur le sujet du réarmement.

Le