Mézard : « Édouard Philippe est sage lorsqu’il dit s’il y a mise en examen, un ministre doit démissionner »

Mézard : « Édouard Philippe est sage lorsqu’il dit s’il y a mise en examen, un ministre doit démissionner »

Jacques Mézard, ministre de l’Agriculture, était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Il a affirmé que sa position à l’égard de l’affaire Ferrand était identique à celle du Premier ministre et rappelé tant la nécessité de respecter la présomption d’innocence que celle de laisser la justice faire son travail.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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Invité du 20h de France 2 hier soir, le Premier ministre a affirmé que Richard Ferrand pouvait rester au gouvernement malgré « l'exaspération des Français ». Empêtré dans des affaires qui jettent le doute sur sa probité, le ministre de la Cohésion des territoires a pour sa part rappelé ce matin, sur France Inter, que « tout ce qu’(il) a fait dans sa vie professionnelle est légal, public, transparent » et confirmé qu’il ne se retirerait pas  : « J’ai ma conscience pour moi, je ne suis pas mis en cause par la justice. »

Le député est notamment à l’origine d’un montage immobilier réalisé au profit de sa compagne, a embauché son fils comme assistant parlementaire et défendu une proposition de loi, en tant que député, favorable aux mutuelles, alors qu’il était salarié aux Mutuelles de Bretagne. Pour l’instant, aucune procédure judiciaire n’a été engagée contre lui.

« Faisons confiance à la justice de ce pays »

« Je ne vais pas vous dire quelque chose de différent que ce qu’a dit le Premier ministre », a déclaré Jacques Mézard sur Public Sénat. Le ministre de l’Agriculture estime que la déclaration d’Édouard Philippe d’hier soir est « pleine de sagesse » : « Il est sage lorsqu’il dit s’il y a mise en examen, un ministre doit impérativement démissionner. » « Pour le reste, faisons confiance à la justice de ce pays », a-t-il ajouté.

Le sénateur PRG du Cantal a également fait valoir son passé d’avocat – « pendant 38 ans » - pour dire être « convaincu de la nécessité de la présomption d’innocence » comme de celle de laisser la justice faire son travail. Il regrette le « déchaînement médiatique en place » et affirme que « le doute, la suspicion, est un véritable poison ».

Cette affaire intervient alors que le chantier de moralisation de la vie publique a été engagé. À l’origine, le projet de loi devait être présenté en conseil des ministres avant les législatives. Finalement ce sera pour l’entre-deux tours, le 14 juin. « Nous voulons que le texte soit parfaitement conforme », s’est justifié Édouard Philippe sur France 2. À la question d’un éventuel rapport avec l’affaire Ferrand, Jacques Mézard répond « sérieusement » ne pas savoir et préfère évoquer de nécessaires « mises au point techniques ».

Le sénateur a également précisé qu’il soutiendrait « bien sûr » la loi sur la moralisation de la publique - « Je suis membre du gouvernement ! » -  bien qu’il ait certaines réserves sur la transparence à tout prix, comme en témoigne le fait qu’il n’ait pas voté la loi sur la transparence, adoptée en 2013. « Non pas que je sois contre la transparence, mais lancer des débats de la manière dont ils sont lancés dans ce pays c’est une erreur. »

Mézard soutient "bien sûr" la loi sur la moralisation de la vie publique
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