Michel Barnier a rappelé à ses ministres que la remise en cause de l’Etat de droit est « une ligne rouge », précise Maud Bregeon

Le ministre LR de l’Intérieur, Bruno Retailleau, est sous le feu des critiques pour avoir déclaré, alors qu’il était interrogé sur l’immigration, que l'État de droit n'était « pas intangible, ni sacré ». Des propos qui ont poussé le chef du gouvernement, Michel Barnier, à une mise au point ce mardi, en Conseil des ministres.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Encore un rappel à l’ordre pour Michel Barnier. Ce mardi 1er octobre, durant le Conseil des ministres, et à quelques heures de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, le chef du gouvernement a rappelé « ses lignes rouges » à son équipe ministérielle, parmi lesquelles la « remise en cause de l’Etat de droit ».

Une mise au point certainement adressée au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui s’est attitré une pluie de critiques parmi les macronistes et au sein de la gauche après avoir déclaré dans Le Journal du Dimanche, à propos de l’immigration, que l’État de droit n’était « pas intangible, ni sacré ». Dans un communiqué publié ce mardi matin, le locataire de la place Beauvau a voulu calmer le jeu, regrettant les « faux débats » autour de ses propos et assurant que l’Etat de droit était « le fondement de la République ».

Le Premier ministre a rappelé « son attachement intangible à l’État de droit », a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, lors du traditionnel point presse qui suit le Conseil des ministres. « Il est inenvisageable de remettre en cause [l’État de droit] ne serait-ce que d’un centimètre », a-t-elle insisté.

« Aucune tolérance »

« Beaucoup de personnes ont des lignes rouges en ce moment, le Premier ministre a le droit d’avoir les siennes », a indiqué Maud Bregeon. Avant d’énumérer : « Aucune tolérance sur le racisme, l’antisémitisme, le communautarisme, aucune tolérance face aux violences faites aux femmes, aucune tolérance face aux atteintes à la laïcité, aucune remise en cause, évidemment, des avances sociétales et aucune remise en cause, évidemment de même, de l’Etat de droit. »

» LIRE AUSSI – « Qui peut penser que Bruno Retailleau est contre l’Etat de droit ? », défendent les sénateurs LR

Revenant sur le discours que prononcera Michel Barnier à 15 heures au Palais Bourbon, Maud Bregeon a évoqué un « discours d’action », centré sur « les priorités exprimées par les Français aux législatives ; « un discours de vérité », notamment sur le sujet de la dette économique et écologique, mais aussi un « discours de méthode ». « Une méthode d’écoute, une méthode de respect du Parlement et une méthode du respect de l’Etat de droit », a-t-elle encore martelé.

C’est la seconde fois que le locataire de Matignon doit recadrer l’un de ses ministres, une semaine seulement après la nomination du gouvernement. La semaine dernière, le nouveau ministre de l’Économie, Antoine Armand, avait dû corriger par communiqué ses propos sur le Rassemblement national, qu’il avait exclu de « l’arc républicain » à l’occasion d’une interview sur France Inter.

Partager cet article

Dans la même thématique

capture Baez
5min

Politique

Les « films de l’été » 8/8 : Joan Baez, la voix contestataire de l’Amérique des sixties

Légende de la musique folk et militante pacifiste, Joan Baez a décidé en 2019 de mettre un terme à une carrière longue de 60 ans, 30 albums et plus de 900 chansons… Dans le documentaire « Joan Baez, à voix haute » diffusé cet été sur Public Sénat, la réalisatrice Miri Navasky nous plonge dans les coulisses de cette tournée d’adieu et dans la carrière de cette égérie de la « protest-song » des années 60 et 70…

Le

mont st michel
4min

Politique

Les « films de l’été » 7/8 : Mont Saint-Michel, derrière le monument, une baie remarquable

Si le site du Mont Saint-Michel est le plus visité de France avec 3 millions de touristes par an, on connaît moins la baie qui lui sert d’écrin. Une baie de 25 000 hectares sujette aux plus grandes marées d’Europe. Dans son documentaire « La baie de la grande marée », diffusé cet été sur Public Sénat, Alexandra Barbot nous fait découvrir, le temps d’une journée, les trésors naturels cachés de ce site unique et classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979.

Le