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Michel Barnier renonce à augmenter les taxes sur l’électricité

Le Premier ministre annonce ne pas augmenter les taxes sur l’électricité comme prévu initialement dans le budget pour 2025, accédant à une des demandes du Rassemblement national. Michel Barnier reprend en partie la disposition votée par le Sénat.
Quentin Gérard

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Sous le coup d’une motion de censure qui menace de le renverser, Michel Barnier accède à la demande de Marine Le Pen. Dans un entretien au Figaro, ce mercredi 28 novembre, le Premier ministre annonce renoncer à l’augmentation des taxes sur l’électricité. « J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025 », indique le chef du gouvernement. « Cela permettra une baisse des prix de l’électricité de 14 %, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9 % prévue initialement », poursuit-il.

« Presque tous m’ont demandé d’évoluer »

Reçue lundi à Matignon, la cheffe de file des députés Rassemblement national avait insisté sur cette « ligne rouge ». Mais ce n’est pas la seule à avoir poussé en ce sens. « Que ce soit dans ma majorité ou les chefs d’opposition que j’ai reçus : presque tous m’ont demandé d’évoluer », assure Michel Barnier.

Cette taxe autorisait le gouvernement à relever la fiscalité à un niveau supérieur à celui qui prévalait avant le bouclier tarifaire. Elle était censée rapporter 3,4 milliards d’euros à l’Etat. « Ça fait plusieurs centaines de millions d’euros pour les entreprises », a fait valoir le Premier ministre devant un parterre de PME réunies à Paris. Le gouvernement va permettre seulement « ce que prévoit le droit sans intervention supplémentaire », soit un retour à une situation fiscale pré-bouclier tarifaire.

Présent au Sénat pour le projet de loi de finances 2025, Laurent Saint-Martin a annoncé la nouvelle aux parlementaires. « Quand le gouvernement dit qu’un texte est perfectible et que nous sommes à l’écoute du Parlement, c’est le cas et donc nous faisons évoluer le texte », a indiqué le ministre des Comptes publics. Dans la nuit de mardi à mercredi, pendant l’examen du projet de loi de finances, le Sénat s’est déjà opposé à ce dispositif. A la place, les parlementaires ont prévu de relever de 4 euros par MWH l’accise du gaz naturel à usage combustible.

Une « victoire du RN »

« Le Rassemblement national vient de remporter une victoire », se réjouit Jordan Bardella sur X. « Grace à notre action déterminée, les prix de l’énergie n’augmenteraient pas pour les Français en 2025, si cette promesse est bien respectée et si elle n’est pas financée par d’autres hausses d’impôts et de taxes », poursuit le patron du RN. Et de tempérer, en ajoutant que « d’autres lignes rouges demeurent », à l’image du « déremboursement supplémentaire de médicaments ».

Dans la même interview au Figaro, Michel Barnier annonce aussi une réforme de l’aide médicale d’Etat (AME) l’année prochaine. « Après des années de hausse, l’aide médicale d’Etat, dont le coût s’élève à 1,2 milliard d’euros, fait d’ores et déjà l’objet d’une stabilisation », indique le Premier ministre. Avant de poursuivre : « Nous n’allons pas la supprimer, mais le panier de soins pris en charge va être sensiblement diminué ». Et d’ajouter : « Nous allons engager une réforme pour éviter les abus et les détournements ». C’était une autre demande du Rassemblement national, notamment pour compenser l’annulation de l’augmentation des taxes sur l’électricité.

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