Michel Mercier au Conseil constitutionnel, après une audition sans encombre
Confirmé au Conseil constitutionnel, le sénateur du Rhône a donné sa version des faits sur l’emploi d’une de ses filles comme assistante parlementaire. Une explication qui n’a pas donné lieu à de questions de la part des autres membres de la commission des Lois.

Michel Mercier au Conseil constitutionnel, après une audition sans encombre

Confirmé au Conseil constitutionnel, le sénateur du Rhône a donné sa version des faits sur l’emploi d’une de ses filles comme assistante parlementaire. Une explication qui n’a pas donné lieu à de questions de la part des autres membres de la commission des Lois.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Proposée par Gérard Larcher, la nomination de Michel Mercier, au Conseil constitutionnel, afin de remplacer Nicole Belloubet entrée au gouvernement, n’a pas souffert des révélations du Canard Enchaîné de ce mercredi. À l’issue de son audition par la commission des Lois du Sénat, sa candidature a été largement confirmée (22 voix pour, 7 contre) par ses pairs.

La meilleure défense, c’est l’attaque. Devant la commission des Lois, le sénateur du Rhône (MoDem) a contesté dès son propos préliminaire la version de l’hebdomadaire, selon laquelle l’une de ses filles aurait été employée comme assistante parlementaire à Paris à partir de 2012, alors qu’elle résidait à Londres au moment de la demande du contrat de travail. Anticipant les éventuelles questions des sénateurs, cette figure de la commission des Lois a affirmé que le recours aux compétences de sa fille en matière culturelle était justifié :

« Il est tout à fait exact –  il n’y a pas de raison de le cacher, en plus ce n’est pas interdit, ce sera interdit quand la loi sera votée – j’ai employé une de mes filles d’août 2012 à avril 2014 sur des points très particuliers parce qu’à l’époque je conduisais des dossiers, localement, très lourds, en matière culturelle, et très difficiles. »

« Elle était domiciliée en France »

Le sénateur a également précisé que sa fille travaillait « à temps partiel », et que le contrat ne mentionnait pas une domiciliation à Londres :

« Elle était domiciliée en France. Je l’ai vérifié ce matin, le contrat avait été corrigé avant août 2012 au bureau de l’Agas [l’Association pour la gestion des assistants de sénateurs]. Ce qui a été publié n’a jamais été le contrat qui a été appliqué. »

Michel Mercier a également joué sur la corde sensible de ses collègues :

« Comme elle était à temps partiel, elle a cherché des emplois ailleurs, pour bien vivre. Et aujourd’hui,  à Londres, elle a des emplois, des petits boulots, dans les domaines des musées, de la culture, et comme vous êtes des parents, beaucoup d’entre vous, elle a besoin de ses parents. Tous les mois. »

Avant de revenir sur le fond de sa candidature, Michel Mercier a ajouté que le Sénat pourrait disposer des travaux effectués par sa fille. « Si le président du Sénat les veut, il les aura sans problème. »

Cette proposition a été jugée « excellente » par Philippe Bas (LR), le président de la commission, qui a également salué les explications « spontanées », précisant que, de toute manière, les sénateurs présents auraient « nécessairement » interrogé Michel Merci à ce sujet.

Philippe Bas remercie Michel Mercier pour ses explications
01:04

« L’explication me suffit pour le moment »

Les explications fournies par Michel Merci n’ont pas donné lieu à d’autres questions de la part des autres sénateurs présents. « Pour ma part, l’explication me suffit pour le moment, me satisfait », a réagi Catherine Tasca (PS), qui s’est dite « attachée au principe de non-rétroactivité », sur la loi de moralisation interdisant l’emploi de collaborateurs familiaux.

Audition de Michel Mercier : « L’explication me suffit pour le moment », déclare Catherine Tasca
01:39

« On accepte ces explications, il lui fait confiance », a déclaré à notre micro la sénatrice écologiste Esther Benbassa, après l’audition.

Audition de Michel Mercier : « On accepte ces explications », déclare Esther Benbassa
00:05

À sa sortie, Michel Mercier a insisté devant la presse sur l’existence de preuves matérielles :

« Vous n’êtes pas obligé de me croire, donc  vous allez voir le service du Sénat, vous aurez toutes les réponses, je les autorise à vous donner tout, je n’ai aucun problème. »

Michel Mercier : "Allez voir le service du Sénat, vous aurez toutes les réponses"
00:59
Images : Aurélien Romano

Partager cet article

Dans la même thématique

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le

Paris: Salon europeen de l Education
4min

Politique

Budget 2026 : Un rapport du Sénat dénonce « un coup dur porté à la jeunesse », avec une réduction de l’enveloppe dédiée au service civique

Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).

Le