Michel Vaspart plaide pour la réouverture des plages dès le 11 mai

Michel Vaspart plaide pour la réouverture des plages dès le 11 mai

Lors de l’examen du projet de loi prolongeant l’état de l’urgence sanitaire, le Sénat a voté un amendement pour autoriser l’accès aux plages. Un amendement soutenu par le sénateur Michel Vaspart.
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Par Alizé Boissin

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Quand pourrons-nous à nouveau profiter des plages ? Le sénateur des Côtes-d’Armor, Michel Vaspart (LR), espère rapidement un retour des balades sur le sable. Président du groupe d’études « Mer et Littoral » du Sénat, l’élu a demandé par courrier au Premier ministre la possibilité de rouvrir les plages à partir du 11 mai pour les riverains « pour ceux qui habitent ici, les plages, c’est leurs jardins, leurs parcs » plaide-t-il.

En effet, lors de la présentation du plan de déconfinement du gouvernement à l’Assemblée nationale mardi dernier, Édouard Philippe a indiqué que les plages resteraient inaccessibles au public au moins jusqu’au 1er juin.

Tandem « Préfet-Maire »

Selon Michel Vaspart la question de l’accès aux plages doit être gérée par « le tandem préfet-maire », « il n’est pas question de décider depuis certaines antichambres du ministère. On voit bien que les décisions sont déconnectées de la réalité ». Du cas par cas, souhaitable pour le sénateur, « ici dans l’Ouest, les plages sont très grandes mais évidemment qu’on peut imaginer que c’est plus compliqué du côté de Marseille… ».

Pour permettre un accès sécurisé aux riverains, Michel Vaspart évoque de nombreuses possibilités : « on peut passer par l’inscription numérique, ou imaginer des tranches horaires dédiées ».

De l’autre côté des Pyrénées, l’Espagne, qui a entamé sa première phase de déconfinement, a décidé de rouvrir les plages aux promeneurs et aux sportifs.

Économie multipliée par six

S’il plaide pour une réouverture seulement pour les riverains « de moins de 100 km » dans la première phase du déconfinement, Michel Vaspart espère bien voir à nouveau des touristes sur les plages cet été. Dans sa lettre au Premier ministre, il insiste sur le facteur du tourisme qui « multiplie de deux à six l’économie des communes littorales ».  En effet, le littoral représente la première destination touristique en France. Il concentre 40% des lits touristiques et emploie 250 000 personnes. « Dans ce contexte, le maintien de la fermeture des plages aurait des conséquences désastreuses pour l’ensemble de l’écosystème littoral » souligne Michel Vaspart.   

Du côté du gouvernement, on reste prudent. « Tout le monde aimerait aller à la plage, mais personne n’a envie d’attraper le virus » a mis en garde Olivier Véran, le ministre de la Santé. Emmanuel Macron avait lui-même averti qu’il faudrait attendre début juin pour savoir si seront autorisés les déplacements des vacances d’été.

Un amendement pour permettre la pratique sportive  

La question a été mise sur la table lors de l’examen du projet de loi prorogeant de l’état d’urgence sanitaire. Les sénateurs ont débattu de deux amendements en faveur de la pratique sportive dans les grands espaces. Le premier proposait que le maire et le préfet puissent autoriser l’accès aux plages uniquement pour les pratiques sportives. Il a été rejeté.

En revanche, le Sénat a adopté, contre l’avis du gouvernement, un amendement prévoyant que dès la publication de la loi, un décret définisse les conditions dans lesquelles les plages et les forêts seront ouvertes pour la pratique d’une activité sportive individuelle. 

Pour autant, Alain Milon, président de la commission des Affaires sociales, a mis en garde, évoquant les petites plages de la Méditerranée. « Nous n’avons pas vaincu le virus … je ne suis pas du tout favorable à ce qu’il y ait des décrets qui parlent de l’ouverture des plages. Dès que ces décrets paraîtront (…) les foules qui vont être déconfinées vont se précipiter sur ces plages », « ne faisons pas en sorte que ce rêve devienne un cauchemar » a-t-il averti.

Mais Michel Vaspart l’assure, c’est au gouvernement de se donner les moyens « de faire respecter la règle des 100 km » qui rentre en vigueur le 11 mai « pour que cela fonctionne »

Le projet de loi va maintenant être examiné à l’Assemblée nationale, mercredi en commission, puis jeudi dans l’hémicycle, en vue d’une adoption définitive avant la fin de semaine, dans une course contre la montre avant le déconfinement de lundi prochain.

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