Migrants dans les Alpes: de nouveaux renforts pour le contrôle aux frontières après des « provocations »
Des renforts "importants" de forces de l'ordre vont être envoyés pour faire respecter le contrôle des frontières dans les Hautes-Alpes, a...
Par Nicole DESHAYES avec Grégory DANEL à Paris
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Mis à jour le
Des renforts "importants" de forces de l'ordre vont être envoyés pour faire respecter le contrôle des frontières dans les Hautes-Alpes, a annoncé dimanche soir le ministre de l'Intérieur, après un week-end marqué par des actions menées par pro et anti-migrants.
Tour à tour, militants d'un groupuscule d'extrême droite et activistes pro-migrants ont fait des cols alpins empruntés par les migrants pour passer d'Italie en France, le théâtre "de provocations" et "gesticulations", selon Gérard Collomb, qui a renvoyé dos à dos "ultra droite" et "ultra gauche", dans un communiqué.
"Face à ces action inacceptables", M. Collomb, dont le projet de loi controversé sur l'asile et l'immigration a été adopté dimanche soir à l'Assemblée nationale, a annoncé "des renforts de police et de gendarmerie importants" afin de "s'assurer du respect absolu du contrôle des frontières".
Selon Beauvau, il s'agit d'un escadron de gendarmerie mobile et d'une demi compagnie de CRS.
Samedi et dimanche matin, des militants de Génération Identitaire, un groupuscule d'extrême droite adepte des actions spectaculaires, ont bloqué le col de l’Échelle culminant à 1.762 mètres à six kilomètres de la frontière italienne et qu'ils considèrent comme un "point stratégique de passage des clandestins".
Des militants d'extrême droite anti-migrants transportent des équipements lors d'une action sur un col des Alpes, point de passage des clandestins, le 21 avril 2018
AFP
L'action a indigné une partie de la gauche ce week-end. Le chef de file des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la "petite bande d'une centaine de personnes", des "amis de Madame Le Pen", qui "prétend régler le problème de la frontière" et "repousser dans la neige de pauvres gens qui s'y trouvent".
- Contrôles aux frontières renouvelés pour six mois -
Le ministre de l'Intérieur a, lui, dénoncé une "gesticulation, consistant à déployer des banderoles" mais tenue "sous l’étroite surveillance des forces de l'ordre".
Puis dimanche, vers 14H00, un cortège d'une centaine de militants pro-migrants français et italiens a franchi la frontière au col de Montgenèvre, avec une trentaine de migrants, en passant par les pistes de la station, donnant lieu à quelques "bousculades" avec les forces de l'ordre, selon une source policière.
Selon le ministre, "des violences ont été commises vis-à-vis des forces de l’ordre et un véhicule de la gendarmerie nationale a été dégradé".
Encadrés par une cinquantaine de gendarmes, les militants ont ensuite parcouru à pied sur la route, où la circulation avait été interrompue, les onze kilomètres les séparant de Briançon, où ils sont arrivés vers 17H00. Ils se sont ensuite rassemblés au Refuge solidaire de Briançon, qui accueille les réfugiés.
Depuis un an, les Hautes-Alpes connaissent un afflux exponentiel de migrants, essentiellement d'Afrique de l'Ouest. Selon la préfecture, 315 personnes en situation irrégulière ont été refoulées vers l'Italie en 2016 et 1.900 en 2017.
Reconnaissant que la pression migratoire reste "forte" à la frontière franco-italienne, M. Collomb, s'est inquiété vendredi soir à l'Assemblée de la poursuite de la coopération franco-italienne avec la montée des populismes en Europe.
"En 2017, 50.000 non-admissions ont été prononcées à cette frontière. Parce que cette pression reste forte, nous avons décidé de renouveler les contrôles aux frontières pour six mois", a-t-il dit.
Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.
Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.
La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.
Alors que les amis de Nicolas Mayer Rossignol, d’Hélène Geoffroy et de Fatima Yadani et Philippe Brun discutent pour fusionner, dans une union des opposants à Olivier Faure qui demandent la « clarté », le président du groupe PS de l’Assemblée, Boris Vallaud, se retrouve au centre des attentions. Mais « son but n’est pas d’être faiseur de roi, c’est de rassembler le royaume socialiste », soutient Rémi Branco, son porte-parole.