Migrants: l’Assemblée vote un texte sur le placement en rétention
L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de jeudi à vendredi une proposition de loi permettant de placer en rétention...

Migrants: l’Assemblée vote un texte sur le placement en rétention

L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de jeudi à vendredi une proposition de loi permettant de placer en rétention...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

L'Assemblée nationale a voté dans la nuit de jeudi à vendredi une proposition de loi permettant de placer en rétention administrative certains migrants déjà enregistrés ailleurs en Europe, en dépit des critiques d'une partie des députés redoutant "une systématisation de l'enfermement".

Cette proposition de loi, déposée par les députés Constructifs, permettra de "sécuriser le placement en rétention" des étrangers sous procédure Dublin, c'est à dire relevant d'un autre pays européen pour leur demande d'asile, "le temps strictement nécessaire à la détermination de l'Etat responsable".

Le texte avait été déposé à la suite d'un arrêt de la Cour de Cassation, qui en septembre avait jugé illégal le placement en rétention de ces "dublinés" en l'absence de définition objective, dans la loi, du risque de fuite.

La proposition votée précise donc ces critères d'un "risque non négligeable de fuite", au nombre d'une dizaine, parmi lesquels le fait d'avoir été "débouté de sa demande d'asile" dans l'Etat responsable, d'avoir "contrefait, falsifié ou établi sous un autre nom que le sien" un titre de séjour ou un document d'identité, ou encore s'être "soustrait" à une précédente mesure d'éloignement.

Le vote s'est fait in extremis, au terme de cette "niche" d'une journée réservée aux Constructifs, et après l'examen de nombreux amendements déposés par les députés de la France insoumise, sur des sujets allant du droit au travail des demandeurs d'asile à la suppression des tribunaux pour étrangers non-admis dans les aéroports.

Le texte, très scruté du côté des défenseurs des étrangers, avait soulevé des débats avant même son examen, le Défenseur des droits Jacques Toubon notamment s'inquiétant d'un "tournant politique déplorable en termes de respect des droits".

La députée Insoumise Danièle Obono a dénoncé lors de l'examen un "virage sécuritaire" avec un texte entraînant "une systématisation de l'enfermement des demandeurs d'asile", tandis que Stéphane Peu, pour la gauche démocrate et républicaine, s'inquiétait d'un risque de "rétention préventive, de confort".

Face à ces critiques, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a mis en avant une "rédaction équilibrée", assurant que le texte "préserve les droits fondamentaux en encadrant strictement le placement en rétention", qui "ne saurait concerner un demandeur d'asile de bonne foi présentant sa demande". Mais "depuis quelques mois un demandeur d'asile sur deux relève désormais de Dublin en France", a-t-il souligné.

Plusieurs amendements, déposés par les députés En Marche, ont aussi affiné cette "proposition de loi permettant une bonne application du régime d'asile européen", en intégrant "des garanties spécifiques" liées à la vulnérabilité et à l'information du demandeur d'asile notamment.

La rétention "n'a pas vocation a être demain la procédure de droit commun", a souligné le député en Marche Ludovic Mendes, tout en estimant que "le régime d'asile de l'UE appelle une critique constructive".

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Migrants: l’Assemblée vote un texte sur le placement en rétention
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Migrants: l’Assemblée vote un texte sur le placement en rétention
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le