Emmanuel Macron cède aux nationalistes sur les questions des migrations et des libertés, accuse dimanche Benoît Hamon, tête de liste Génération.s en vue des Européennes.
"Que fait Macron de différent, quand il ferme le port de Marseille (au navire humanitaire) Aquarius, d'Orban mettant du barbelé à ses frontières?", s'est interrogé sur Radio J M. Hamon, dans une référence à la clôture barbelée érigée par le dirigeant national-conservateur hongrois à la frontière entre son pays et la Serbie.
"Quelle est la différence", a-t-il poursuivi, entre Salvini qui ferme le port de Gênes, et Macron qui ferme le port de Marseille au même bateau? C'est pareil."
Et de conclure: "Sur la question aujourd'hui des migrations, vous n'avez pas le même discours, mais vous avez les mêmes politiques. (...) Ce qui me désole, c'est que Macron le fait parce qu'il est sous la pression des nationalistes. On retrouve cette attitude d'une partie des démocraties occidentales qui, confrontées au péril nationaliste, lui cèdent là où elles devraient affirmer des principes radicalement opposés".
L'ex-candidat socialiste à la présidentielle de 2017 a rappelé qu'il avait, aussitôt après l'annonce de son élimination au premier tour, appelé à voter Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second.
"Vous deviez être un rempart contre le désordre et le chaos", a-t-il lancé en faisant mine de s'adresser au chef de l'Etat: "Aujourd'hui on a Macron, le chaos et le désordre à la fois, et surtout sur la liberté de manifester, sur les libertés publiques et sur les migrants, vous ne faites pas différemment de ce qu'aurait fait Le Pen".
Les sondages récents accordent entre 3 et 4% d'intentions de vote à la liste Génération.s en vue des élections européennes du 26 mai.