Auditionnée par la commission des lois, ce mardi, Marlène Schiappa a vanté une augmentation exceptionnelle du budget du ministère de l’Intérieur pour 2022. La ministre est toutefois restée vague sur le calendrier de la loi de programmation et d’orientation pour la sécurité intérieure promise par Emmanuel Macron fin septembre.
Ministère de l’Intérieur : Marlène Schiappa présente un budget en hausse devant les sénateurs
Auditionnée par la commission des lois, ce mardi, Marlène Schiappa a vanté une augmentation exceptionnelle du budget du ministère de l’Intérieur pour 2022. La ministre est toutefois restée vague sur le calendrier de la loi de programmation et d’orientation pour la sécurité intérieure promise par Emmanuel Macron fin septembre.
« C’est une augmentation exceptionnelle de 1,5 milliard d’euros » du budget du ministère de l’intérieur qu’est venue présenter Marlène Schiappa, ministre chargée de la Citoyenneté, devant les sénateurs de la commission des lois.
Un budget réparti sur trois missions : administration générale et territoriale de l’Etat, sécurité, et immigration, asile, intégration. « Cet effort budgétaire historique doit naturellement s’incarner dans des résultats sur le terrain », a-t-elle souligné.
Philippe Dominati sénateur apparenté LR et rapporteur de la mission sécurité pour la commission des finances s’est félicité de voir « que pour la première fois depuis de nombreuses années, les dépenses de fonctionnement et d’investissement augmentaient par rapport aux frais de personnels », notamment grâce à un effort sur les véhicules (11 000 nouveaux véhicules en 2022), une remise à niveau de l’immobilier, le déploiement de nouvelles cameras piétons, et l’augmentation du temps de formation des policiers et gendarmes. « Il est atypique ce budget, il devrait être celui d’un début de quinquennat […] C’est un budget qui correspond à une crise que nos forces de sécurité ont vécue », a commenté l’élu de Paris avant d’indiquer que la commission des finances a émis un avis favorable à la mission sécurité.
Lopsi : « Je ne suis pas en mesure de vous fournir une date précise »
Au cœur de la pré-campagne présidentielle, la mission immigration a été au centre des questions des sénateurs. « Il est apparu qu’en 2021 le taux d’exécution des OQTF (obligation de quitter le territoire français) était extrêmement bas, 5,6 % au premier semestre », a relevé la sénatrice LR, Muriel Jourda qui interrogeait la ministre sur les moyens pour parvenir à « un retour normalisé » des relations avec l’Algérie.
Sébastien Meurant (LR), le rapporteur spécial de la mission immigration pour la commission des finances s’est inquiété de voir « que le gouvernement a prévu pour 2022 un nombre de migrants, de réfugiés supérieurs à l’année 2019. C’est une drôle de façon de maîtriser les flux ». Pour mémoire, la mission immigration avait été rejetée par le Sénat l’année dernière.
Diminution des obligations de quitter le territoire pour cause de crise sanitaire
Suite au « fiasco » dans l’acheminement de la propagande électorale lors des dernières élections régionales, le Sénat avait lancé une commission d’enquête. Du choix des opérateurs, au manque de contrôle par le ministère de l’Intérieur, les sénateurs avaient dénoncé une cascade d’erreurs, formulant douze recommandations pour éviter qu’à l’avenir cela ne se reproduise. « Je ne peux que partager les dysfonctionnements dans les mises sous pli et dans la distribution de la propagande électorale lors des dernières élections régionales. Ils ont heureusement permis au ministère de l’Intérieur de prendre des décisions notamment dans l’acheminement des plis […] Il y a un nouveau marché qui sera passé avec la Poste dans les prochaines semaines », a-t-elle annoncé prématurément.
Car comme lui a fait remarquer la sénatrice communiste, Cécile Cukierman, « sans appel d’offres on ne peut pas encore savoir qui aura ou n’aura pas le marché ». « Vous avez parfaitement raison, l’appel d’offres a été lancé, à ce stade il n’y a que la Poste qui y a répondu », a-t-elle corrigé.
Alors que la loi spéciale a été adoptée à l’Assemblée nationale, puis par le Sénat ce mardi soir, Sébastien Lecornu a voulu « rendre compte de l’action du gouvernement » ces dernières semaines dans une allocution télévisée. Le Premier ministre veut encore croire à un « compromis parlementaire » sur le budget en janvier.
Sans budget pour le début de l’année 2026, le ministre du logement, Vincent Jeanbrun a décidé de suspendre MaPrimeRénov. Un choix qui illustre les incertitudes autour de la pérennité du dispositif.
Sébastien Lecornu a acté le recours à une loi spéciale, présentée ce soir en Conseil des ministres. Mais cette solution ne peut être que temporaire, a rappelé le Premier ministre aux représentants des groupes parlementaires qu’il a reçus ce lundi. L’équation impossible demeure : comment faire adopter un budget sans majorité et sans recourir au 49-3 ?
En 2026, après les municipales, se tiendra en septembre l’autre scrutin de l’année, les sénatoriales. Comme tous les trois ans, la chambre haute du Parlement est renouvelée de moitié. Quels départements sont concernés ? Quel mode de scrutin ? Le calendrier ? Explications.