Nommer des ministres sans expérience politique et issus de la "société civile": la pratique est relativement ancienne en France, remontant au...
Ministres issus de la société civile: une pratique ancienne en France
Nommer des ministres sans expérience politique et issus de la "société civile": la pratique est relativement ancienne en France, remontant au...
Par Olivier THIBAULT
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Publié le
Nommer des ministres sans expérience politique et issus de la "société civile": la pratique est relativement ancienne en France, remontant au début du 20e siècle, mais s'est intensifiée depuis les années 1970-1980.
Le premier gouvernement du quinquennat Macron en compte près d'une dizaine, dont l'ancienne escrimeuse Laura Flessel (Sports) ou encore l'éditrice Françoise Nyssen (Culture).
- Joliot-Curie en 1936 -
Sans expérience politique mais auréolée d'un prix Nobel de chimie (1935), Irène Joliot-Curie détonne à plus d'un titre dans le gouvernement du socialiste Léon Blum en juin 1936.
La physicienne française Irene Joliot-Curie (1897-1956) se tient devant le poste de commande de Zoé, la première pile atomique française, au mois de décembre 1948, au fort de Chatillon, près de Paris
INP/AFP
La fille de Pierre et Marie Curie est chargée d'un portefeuille inédit, la "Recherche scientifique". Elle est aussi la seule personnalité sans étiquette politique.
Son entrée dans le gouvernement du Front populaire en compagnie de la socialiste Suzanne Lacore et de la radicale Cécile Brunschvicg, marque la première participation de femmes à un exécutif en France.
En revanche, ce n'est pas la première fois qu'une personnalité non politique est recrutée pour ses compétences techniques: exemple en 1920, le portefeuille de l'Agriculture confié à l'agronome Joseph-Honoré Ricard.
- Malraux, le premier à la Culture -
Aventurier, romancier, combattant en Espagne, résistant en France, André Malraux se rapproche du général de Gaulle à la fin de la Seconde Guerre mondiale, devient son ministre de l'Information (1945-1946) et participe à la fondation du parti gaulliste RPF en 1947.
André Malraux (g), alors ministre de la Culture à Dakar, le 1er avril 1966
AFP
A ce titre, le romancier ne peut être classé strictement parmi les ministres de la société civile totalement déconnectés du politique lorsqu'il est nommé en 1959 à la tête du tout premier ministère des Affaires culturelles.
Mais il a toujours refusé d'entrer dans le jeu politique en se présentant à des élections. Il a aussi symbolisé l'homme de lettres adepte des coups d'éclats (voyage de la Joconde aux Etats-Unis en 1963) et auteur de grands discours (transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964).
- La juriste Simone Veil -
En mai 1974, Valéry Giscard d'Estaing nomme plusieurs ministres sans étiquette. Parmi ceux-ci, une juriste de 46 ans, Simone Veil, ministre de la Santé, parvient quelques mois plus tard à imposer au Parlement une loi instaurant l'Interruption volontaire de grossesse (IVG).
Photo non datée de Simone Veil
AFP
Ce combat sera le premier acte d'une riche carrière politique qui la conduira en 1979 à la première présidence du Parlement européen.
A l'inverse, la journaliste Françoise Giroud, secrétaire d'État à la Condition féminine en juillet 1974, mettra assez rapidement un terme à sa carrière politique.
- L'aventure de l'ouverture -
Après quelques cas limités au début de la présidence de François Mitterrand (le scientifique Alain Bombard en 1981, le vulcanologue Haroun Tazieff en 1984), en 1988 le Premier ministre socialiste Michel Rocard fait de l'ouverture à la société civile une des marques de son gouvernement.
L'historien Alain Decaux à la Francophonie, l'athlète Roger Bambuck aux Sports, le médecin humanitaire Bernard Kouchner à l'Action humanitaire et le cancérologue Léon Schwartzenberg à la Santé y font leurs premiers pas politiques.
Léon Schwartzenberg quittera le gouvernement neuf jours après sa nomination, après notamment avoir pris position pour la légalisation du cannabis, tandis que Bernard Kouchner aura une carrière gouvernementale longue et virevoltante
- Ferry, Mer, Lagarde: la société civile prend du galon -
Dans les années 1980 et 1990, il devient habituel de voir des "techniciens" diriger des ministères "techniques" tel le scientifique Hubert Curien à la Recherche (1984-86, 1988-93).
Mais de 2002 à 2004, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin va plus loin en confiant deux gros portefeuilles à des personnalités extérieures: l'Education au philosophe Luc Ferry et un super-ministère de l'Economie à l'industriel Francis Mer.
C'est aussi une personnalité non-politique que le président Nicolas Sarkozy choisit de promouvoir en 2007 pour diriger l'Economie: l'avocate d'affaires Christine Lagarde qui était ministre au Commerce extérieur sous le gouvernement de Dominique de Villepin.
Nicolas Sarkozy fera aussi entrer dans l'exécutif la fondatrice de Ni putes ni soumises Fadela Amara et le président d'Emmaüs Martin Hirsch.
Sous François Hollande, une des rares ministres de la société civile, la documentariste Yamina Benguigi sera écartée en 2014 pour des omissions dans sa déclaration de patrimoine qui lui vaudront condamnation à un an d'inéligibilité.
C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
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Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.