Mise en examen : « Ma responsabilité pénale n’est pas engagée », estime Éric Dupond-Moretti
Moins d’une semaine après sa mise en examen pour prise illégale d’intérêts, Éric Dupond-Moretti était auditionné devant la commission des lois dans le cadre du projet de loi pour la confiance en la justice. La sénatrice socialiste, Marie-Pierre de La Gontrie n’a pas manqué l’occasion de l’interroger une nouvelle fois sur les conséquences de cette mise en examen dans la poursuite de sa mission.

Mise en examen : « Ma responsabilité pénale n’est pas engagée », estime Éric Dupond-Moretti

Moins d’une semaine après sa mise en examen pour prise illégale d’intérêts, Éric Dupond-Moretti était auditionné devant la commission des lois dans le cadre du projet de loi pour la confiance en la justice. La sénatrice socialiste, Marie-Pierre de La Gontrie n’a pas manqué l’occasion de l’interroger une nouvelle fois sur les conséquences de cette mise en examen dans la poursuite de sa mission.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Je m’attendais, allez savoir pourquoi, à ce que vous me posiez cette question ». Auditionné, ce mercredi, devant la commission des lois dans le cadre du projet de loi pour la confiance en la justice, le garde des Sceaux n’a pas été surpris par la question de la sénatrice PS, Marie-Pierre de la Gontrie.

Vendredi, immédiatement après sa mise en examen pour prise illégale d’intérêts, le groupe socialiste du Sénat avait demandé sa démission (voir notre article). En janvier dernier, lors d’une autre audition sur la réforme de la justice des mineurs, et alors qu’Éric Dupond-Moretti n’était simplement visé que par une information judiciaire, la sénatrice lui avait déjà demandé à quelle étape de la procédure judiciaire pensait-il que sa position au gouvernement deviendrait « problématique ».

« Je conteste m’être rendu coupable de quelque infraction que ce soit »

« Je réitère ma question. A quel stade de la procédure pensez-vous que cela pourrait devenir problématique pour l’accomplissement de vos fonctions ? Est-ce à dire que vous considérez que ce ne sera jamais le cas, y compris si ultérieurement vous deviez être condamné ? », lui a donc une nouvelle fois demandé la sénatrice, Marie-Pierre de la Gontrie.

Une question « hors sujet » a tout d’abord rétorqué le ministre rappelant au passage le principe de présomption d’innocence « que vous semblez avoir oublié ». « J’estime que ma responsabilité pénale n’est pas engagée dans cette affaire. Je conteste m’être rendu coupable de quelque infraction que ce soit », a-t-il poursuivi.

« Vous avez trouvé que l’occasion était trop belle pour faire un peu de politique politicienne »

En ce qui concerne « sa responsabilité politique », le ministre indique avoir « scrupuleusement suivi les indications de la direction des services judiciaires et en particulier son bureau de déontologie ». Pour mémoire, Éric Dupond-Moretti est soupçonné d’avoir profité de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat, en diligentant des enquêtes administratives à leur encontre.

Le ministre a également rappelé qu’il avait suivi les recommandations « d’un des plus hauts magistrats de ce pays », en l’occurrence François Molins, le procureur général près la Cour de Cassation.

« J’ai fait ce que tous les gardes des Sceaux avant moi auraient fait, et ce que tous les gardes des Sceaux après moi, feront » […] Vous avez trouvé que l’occasion était trop belle pour faire un peu de politique politicienne. Vous en assumerez la responsabilité », a-t-il conclu.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Hong Kong Legislature To Vote On Bill Recognizing Same Sex Couples Overseas Registration
3min

Politique

L’Assemblée nationale vote la réhabilitation des personnes condamnées pour homosexualité

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, en deuxième lecture, une proposition de loi visant à réhabiliter les personnes condamnées pour homosexualité en France entre 1942 et 1982. Porté par le sénateur socialiste Hussein Bourgi, le texte entend réparer symboliquement des décennies de politiques discriminatoires. Mais la question de l’indemnisation continue de diviser députés et sénateurs et devra être tranchée en commission mixte paritaire.

Le

6min

Politique

Une « ordonnance négociée » pour faire passer le budget ? Un procédé « contraire aux principes parlementaires et démocratiques les plus élémentaires »

D’après des informations des Echos, Sébastien Lecornu plancherait sur la piste d’une « ordonnance négociée », pour faire passer le budget avant Noël, en cas d’une commission mixte paritaire conclusive en fin de semaine. Mais cette hypothèse n’enchante pas les constitutionnalistes, qui y voient le risque de mettre à mal le rôle de l’Assemblée nationale.

Le

CMP : comment la dissolution va modifier l’espace de compromis entre députés et sénateurs
2min

Politique

Budget : le groupe communiste boycotte la commission mixte paritaire

A la veille de la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, le groupe communiste de la chambre haute indique que le sénateur, Pascal Savoldelli n’y siégera pas en tant que membre suppléant. Le groupe dénonce notamment « un problème démocratique majeur » dans la composition de la CMP.

Le

Mise en examen : « Ma responsabilité pénale n’est pas engagée », estime Éric Dupond-Moretti
7min

Politique

Numérique : le Sénat adopte à l’unanimité un texte qui interdit l’accès des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 13 ans

Alors qu’Emmanuel Macron a promis la semaine dernière d’interdire les réseaux sociaux aux mineurs de moins de « 15 ou 16 ans », le Sénat vient d’adopter à l’unanimité une proposition de loi portant la majorité numérique à 13 ans. Les mineurs de 13 ans à 16 ans devront recueillir l’autorisation parentale pour leur inscription sur un réseau social.

Le