Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (ex-FN) a jugé dimanche que la France devrait s'inspirer de la politique de Donald Trump à l'égard de la Chine et entamer une "discussion" sur le déficit commercial vis-à-vis de l'Allemagne.
"Il faut voir la réalité en face: l'ultra-libéralisme, c'est fini, la mondialisation sauvage, c'est fini. Et ceux qui continuent à défendre cela sont anachroniques, c'est le cas de M. (Emmanuel) Macron", a lancé la députée du Pas-de-Calais au Grand Rendez-vous Europe 1-CNEWS-Les Echos.
Les Etats-Unis et la Chine ont relancé leurs hostilités commerciales vendredi en annonçant chacun des droits de douane de 25% sur 50 milliards de dollars de leurs importations respectives, ruinant le "consensus" obtenu de haute lutte il y a moins d'un mois.
"Les Etats-Unis défendent les intérêts des Etats-Unis, il y a 350 milliards de déficit commercial avec la Chine, il (M. Trump) dit +je vais en récupérer 100 milliards+", a expliqué Mme Le Pen.
"J'aimerais que la France fasse la même chose avec l'Allemagne, ce déficit - puisque l'Union européenne est incapable d'apporter des solutions, que ce soit avec l'Italie ou la France - devrait faire l'objet d'une discussion", a-t-elle ajouté.
"L’Allemagne fait des excédents commerciaux absolument considérables et qui ne sont pas dans l'esprit de l'Union européenne telle qu'elle a été conçue", a fustigé la dirigeante du RN.
En 2017, l’Allemagne est demeurée, de loin, le premier partenaire commercial de la France alors que la France n’est plus que le quatrième partenaire de l’Allemagne. Le recul des exportations françaises vers l’Allemagne (-4,0%) a accentué le déficit commercial français, de -14,2 mds EUR à -17,2 mds EUR, selon la direction générale du Trésor.
"M. Macron a dit qu'il allait oeuvrer pour convaincre l'Allemagne de résoudre ce problème. Il s'est pris une porte en retour, tout cela reste de belles promesses", a ironisé l'ancienne finaliste de l'élection présidentielle de 2017.
"Toutes les grandes nations ont décidé de défendre leurs intérêts et obliger à se remettre autour d'une table et discuter de la désindustrialisation(...) L'avenir, ce sont des accords bilatéraux, parce que c'est cela qui permet à chaque nation de ne pas voir son chômage augmenter, son économie se miter", a-t-elle fait valoir.