Mobilisation contre la réforme des retraites : pour Marine Tondelier (EELV) une mise à l’arrêt de la France « est nécessaire »

Mobilisation contre la réforme des retraites : pour Marine Tondelier (EELV) une mise à l’arrêt de la France « est nécessaire »

Les syndicats brandissent la menace d’un blocage du pays, avec un appel à la grève illimitée le 7 mars, si le gouvernement ne revient pas sur le recul de l’âge de départ à la retraite. Invitée de la matinale de Public Sénat ce jeudi 16 février, Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, prédit un regain de mobilisation après la parenthèse des vacances scolaires.
Romain David

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La cinquième journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites se tient ce jeudi 16 février. Au-delà des manifestations, les appels à la grève s’annoncent moins suivis après un premier reflux le 7 février. « On savait que les vacances solaires seraient un moment plus compliqué dans la rue, mais je note quand même que ce sont des chiffres records par rapport aux mobilisations des dernières années », a commenté Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, au micro ce jeudi de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat.

« À la rentrée, les mobilisations repartiront de plus belle, je pense que c’est un souhait très général de la population française », assure l’écologiste. Les syndicats menacent désormais le gouvernement d’une grève illimitée, à partir du 7 mars, si celui-ci ne revient pas sur le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, la clef de voûte du projet de réforme. Faut-il aller jusqu’à la mise à l’arrêt de la France pour faire plier l’exécutif ? « Evidemment, c’est nécessaire », répond Marine Tondelier.

Notre invitée tient aussi à attirer l’attention sur la journée du 8 mars, qui devrait être l’occasion pour les syndicats de mettre en lumière la situation des femmes, davantage pénalisées que les hommes par l’allongement de la durée de travail. « Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, sera un très grand moment des mobilisations contre la réforme. Les femmes rentreront en action ! »

» Lire aussi - Réforme des retraites : au cours d’une audition tendue au Sénat, les syndicats veulent peser sur la suite des débats

« On ne peut pas terminer l’examen du texte sans avoir débattu du cœur du sujet »

Du côté de l’Assemblée nationale, les débats approchent de leur terme. Les députés ont jusqu’à vendredi minuit pour clore l’examen du texte, au-delà de cette date, le gouvernement pourra directement transmettre le projet de réforme au Sénat, comme l’y autorise la Constitution pour les textes budgétaires.

« On a un gouvernement qui a choisi tous les modes opératoires pour que le débat soit le moins intéressant possible », s’agace Marine Tondelier. « Je note, et je m’en félicite, qu’il y a une volonté de la Nupes de retirer des amendements et d’accélérer pour pouvoir discuter de l’article 7 [qui contient le report de l’âge de départ, ndlr] », indique notre invitée, alors que les élus viennent seulement d’entamer l’examen de l’article 3. D’après la patronne d’EELV, il ne resterait plus qu’une quinzaine d’amendements signés par les Verts avant d’arriver à l’article 7.

« Le gouvernement contraint extrêmement, en nombre de jours, le débat. S’il reste peu de temps, eh bien allons à l’essentiel ! », martèle la conseillère régionale des Hauts-de-France. « On ne peut pas terminer cet examen à l’Assemblée de manière brutale sans avoir débattu du cœur du sujet, ça n’aurait aucun sens et le Parlement en sortirait décrédibilisé », avertit Marine Tondelier. « En tout cas, ce ne sera pas de notre fait si cela arrive. »

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