Ils étaient 22.300 samedi dans les rues selon l'Intérieur, la plus faible mobilisation depuis novembre, mais à la Maison du peuple de Saint...
Moins nombreux dans les rues, les « gilets jaunes » veulent mieux s’organiser
Ils étaient 22.300 samedi dans les rues selon l'Intérieur, la plus faible mobilisation depuis novembre, mais à la Maison du peuple de Saint...
Par Camille BOUISSOU
Temps de lecture :
2 min
Publié le
Mis à jour le
Ils étaient 22.300 samedi dans les rues selon l'Intérieur, la plus faible mobilisation depuis novembre, mais à la Maison du peuple de Saint-Nazaire, les délégués "gilets jaunes" des ronds-points n'étaient ni abattus ni défaitistes, certains de réussir à "renforcer le mouvement" notamment en s'organisant.
"On croyait qu'on était partis pour un sprint, et en fait on était partis pour un marathon. Il faut se préparer pour ça !", lance au micro l'un des participants à la deuxième "Assemblée des assemblées" des "gilets jaunes".
Qu'ils soient de Pau, Commercy, Paris ou Lure, parmi les centaines de "gilets jaunes" venus à Saint-Nazaire de vendredi à dimanche, tous reconnaissent un essoufflement de ce mouvement inédit de contestation de la politique sociale et fiscale du gouvernement, qui a réuni 282.000 personnes dans les rues et sur les ronds-points le premier samedi de mobilisation le 17 novembre, un chiffre jamais dépassé.
"Au départ il y avait énormément de monde, et aujourd'hui ça s'amenuise", lance Benny depuis l'estrade centrale. Entre les destructions de cabanes par les forces de l'ordre et la lassitude, beaucoup de ronds-points ne sont plus jaunes.
Nombre de manifestants "Gilets jaunes" en France et à Paris selon les autorités lors des manifestations du samedi depuis le 17 novembre 2018
AFP
"On a un vécu commun: les cabanes détruites, une baisse de la participation, des problèmes pour se fédérer", lance Valérie, du Mans, aux plus de 700 délégués et observateurs, selon l'organisation, qui tentent tant bien que mal de tenir dans la grande salle. "Quelles sont les réponses ?".
Il faut "renforcer la base", faire valoir "les valeurs de non-violence", et, avant tout, "renforcer et poursuivre le mouvement", explique à son tour une jeune femme venue de Nanterre. Par exemple "sur la grève des enseignants pour combattre la loi Blanquer. Quelque chose est en train de monter".
Fédérer, "converger", "devenir un socle vers lequel convergeraient toutes les luttes"... Des mots qui reviennent souvent.
Le bâtiment de Saint-Nazaire, qui a accueilli l'Assemblée des assemblées" de "gilets jaunes" le 5 avril 2019, a été rebaptisé Maison du Peuple
AFP
"Il faut définir un objectif", abonde le groupe de discussion "stratégie". "L'objectif c'est la remobilisation et la convergence, il faut mobiliser ceux qui ne sont pas encore gilets jaunes, et remobiliser les gilets jaunes". Comment ? "On refait des ronds-points et on va vers les gens pour leur parler".
"L'Etat commence à se poser la question +qu'est ce que je fais après le grand débat+. Nous on se pose la question aussi", explique Vlad (nom d'emprunt), 34 ans, venu d'Essonne. Pour lui, les "gilets jaunes" ne sont "pas moins impliqués" cinq mois après le début du mouvement.
- "Très très brouillon" -
"Ca a été tellement dur de sortir les Français dans la rue, des gens complètement déconnectés de la politique... ça a été tellement difficile qu'ils ne rentreront pas chez eux", pronostique-t-il.
Dans ce mouvement polymorphe, qui refuse toute idée de chef ou de système pyramidal, organisation, revendications et convergences -avec les associations ou organisations syndicales-, ne semblent plus être des mots interdits.
Des "gilets jaunes" participent à la deuxième "Assemblée des assemblées" à la "Maison du Peuple", le 5 avril 2019 à Saint-Nazaire
AFP
"On en a besoin de cette organisation", reconnaît Camille (nom d'emprunt). "A la base c'était très très brouillon. Aujourd'hui on s'organise de plus en plus, on arrive à se fédérer (...) Si ça reste brouillon on se fatigue, donc on a tous envie de structuration et d'organisation pour rassembler les énergies plutôt que s'éparpiller".
"Il y a un grand besoin de coordination entre les groupes", abonde Hélène, de Paimpol, au moment de restituer des débats entre "gilets jaunes" de différentes régions.
Aucun des délégués de Saint-Nazaire n'a pourtant de pouvoir décisionnel et chacun devra faire redescendre les idées pour qu'elles soient ensuite adoptées ou non localement.
D'ici là, sur les grandes feuilles qui ornent peu à peu les murs de la Maison du peuple, apparait une ébauche d'organisation et de projets, d'un 1er mai unitaire à une nouvelle "Assemblée des assemblées" au Pays-Basque au moment du G7, en passant par une grève générale à partir du 2 mai.
"J'aimerais sortir de la logique des samedis", explique à l'AFP Garance Person, qui prône partout où c'est possible l'installation de Maisons du peuple, qu'elles "pullulent".
Entre Bruno Retailleau, nouvel homme fort de la droite, Edouard Philippe, déjà candidat pour 2027, Gabriel Attal, qui rêve de l’être, Gérald Darmanin et les autres, la division menace le socle commun pour la présidentielle. La machine à perdre est-elle en marche ? A moins que certains rapprochements s’opèrent, à l’approche du scrutin…
Vent debout contre le projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie, les représentants des chauffeurs de taxi sont attendus, samedi, au ministère des Transports pour une réunion avec François Bayrou. Mais l’exécutif a d’ores et déjà indiqué qu’il ne fera pas « machine arrière », soutenant son objectif de baisse des dépenses présenté lors de l’examen budget de la Sécurité sociale. Au Sénat, les élus mettent en balance les impératifs de santé et d'économie.
Le nouvel homme fort de la droite a annoncé mardi dernier, devant les sénateurs LR, son intention de convoquer un nouveau congrès du parti dont il vient de prendre la présidence. Le principe de la primaire pour 2027 devrait rester mais gagnera « en souplesse ».
Après quatre jours de mobilisations massives pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades, les chauffeurs de taxi ont obtenu une réunion samedi au ministère des Transports en présence de François Bayrou. Explications.
Le
Le direct
Géricault et Mécène, héros de roman, sous la plume de Patrick Grainville et Pascale Roze
Géricault et Mécène, héros de roman, sous la plume de Patrick Grainville et Pascale Roze