Mondial 2018 : Poutine, grand vainqueur ?
Sur le plateau d’ « On va plus loin », Pierre Haski, président de Reporters sans frontières et Patrick Le Hyaric, directeur du journal « l’Humanité », débattent du succès de Vladimir Poutine, qui a su récolter les lauriers de cette Coupe du monde en Russie.

Mondial 2018 : Poutine, grand vainqueur ?

Sur le plateau d’ « On va plus loin », Pierre Haski, président de Reporters sans frontières et Patrick Le Hyaric, directeur du journal « l’Humanité », débattent du succès de Vladimir Poutine, qui a su récolter les lauriers de cette Coupe du monde en Russie.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les Français, vainqueurs de la coupe du monde en Russie ? Une certitude. Mais ce ne sont pas les seuls. Vladimir Poutine en sort également grand vainqueur. C’est en tout cas l’avis de Pierre Haski, président de Reporters sans frontières : « De fait, c’est Poutine qui a gagné son opération (…) [Il] en sort effectivement vainqueur parce qu’il avait beaucoup à gagner. Il a une image dégradée depuis (…) 2014 (…) La Coupe du monde est une opération de softpower pour tout pays qui l’organise. Raison de plus pour un pays qui a des problèmes d’image, qui cherche à l’améliorer. Ce qui a été frappant, c’est qu’ils ont réussi à maîtriser, à la fois la logistique de la coupe (…), mais aussi la question des hooligans (…) Et puis Poutine a fait une opération diplomatique. Il a reçu en tête à tête vingt chefs d’État pendant toute la durée du Mondial. »

 « Est-ce que ça va faire changer l’opinion que les populations mondiales ont de [Poutine] ? Ce n’est pas du tout sûr » tempère Patrick Le Hyaric directeur du journal « l’Humanité » et député européen. « Il y a quand même beaucoup d’antécédents et de crispations. Au plan intérieur, il a profité du Mondial pour annoncer un allongement de l’âge de départ à la retraite et il y a eu un début de manifestation. Et depuis, on n’en entend plus parler. Est-ce que ceci va reprendre, à partir de la question sociale ? (…) À force de dépenser de l’argent dans des opérations guerrières, vraisemblablement, on serre la vis aussi sur les enjeux sociaux à l’intérieur du pays. »

Quant à l’image de la Russie avant le Mondial, « [elle] était dégradée » estime Patrick Le Hyaric : « C’est vrai qu’il y avait des craintes : on a en mémoire les hooligans au moment de l’Euro, on a en mémoire des propos homophobes et racistes dans les stades. Et on n’oublie pas non plus les atteintes aux libertés, qui se sont déroulées avant le Mondial et malheureusement pendant (…) puisqu’il y a aujourd’hui Monsieur Sentsov [Oleg Sentsov, cinéaste ukrainien – NDLR] qui est toujours en grève de la faim pour protester contre son incarcération (…) On ne sait pas si l’image va changer, ce qui est vrai c’est que l’organisation du Mondial est réussie. »

 Pierre Haski rappelle que « le seul couac de ces compétitions » a été l’entrée sur le terrain pendant le match France-Croatie, de quatre membres des Pussy Riot [militants féministes anti-Poutine –NDRL] : « C’était une piqûre de rappel que tout n’est pas rose au royaume de Monsieur Poutine. »

 

Vous pouvez voir et revoir le match des idées, en intégralité :

OVPL : Mondial 2018 : Poutine, grand vainqueur ?
12:44

Partager cet article

Dans la même thématique

Mondial 2018 : Poutine, grand vainqueur ?
3min

Politique

Assassinat Mehdi Kessaci : le sénateur écologiste, Guy Benarroche appelle le gouvernement à mener des actions de prévention contre le narcotrafic

Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci militant écologiste dont le deuxième frère a été assassiné la semaine dernière par des narcotrafiquants, a interpellé le gouvernement aux questions d’actualité. « Le volet prévention et social a été oublié dans la loi contre le narcotrafic », a-t-il estimé.

Le

Mondial 2018 : Poutine, grand vainqueur ?
6min

Politique

Narcotrafic : Raphaël Glucksmann défend « une politique sans naïveté aucune sur la sécurité »

Présent au congrès de l’Association des maires de France, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann propose de « lancer une grande convention de la décentralisation citoyenne où on discute partout ». Pour les municipales, le coprésident de Place Publique défend « une ligne de clarté, c’est-à-dire sans alliance avec LFI ». A Paris, il s’oppose ainsi à toute alliance avec Sophia Chikirou.

Le