Laurent-Franck Lienard, l'avocat d'Alexandre Benalla, a donné à Public Sénat sa première réaction après l’audition de son client par la commission d’enquête du Sénat. « J’ai trouvé que Monsieur Benalla avait été convaincant car il a donné l’ensemble des explications possibles. Après, si on refuse obstinément de croire en la vérité, on ne la croira jamais. Mais ça n’en reste pas moins la vérité. La vérité, c’est que Monsieur Benalla avait les fonctions qu’il a décrites ce matin et vous ne trouverez personne qui conteste ça au sein de l’Elysée » a affirmé Maître Lienard. Regardez (interview de Quentin Calmet) :
"J’ai trouvé que Monsieur Benalla avait été convaincant" affirme Laurent-Franck Lienard, son avocat
« Evidemment, il y aura toujours des gens qui fantasmeront, qui diront que c’était un cow-boy, que c’était Rambo, que c’était un agent secret. Mais ce n’était pas ça. Si ce matin l’audition s’est passée dans ces conditions-là, c’est que nous avions pris une position de fermeté. Cela a permis à tout le monde, d’un côté comme de l’autre, de réfléchir et faire en sorte que la commission soit sereine ce matin » soutient l’avocat. Avant l’audition, Alexandre Benalla avait menacé de ne pas venir, en raison de sa mise en examen, avant de se raviser car il était « contraint » d’être présent pour une convocation devant une commission d’enquête.
« Ce n’est pas avec 6 cartouches que vous allez assurer la sécurité d’un Président »
L’avocat est revenu sur l’autorisation de port d’arme, qui a concentré les questions des sénateurs. « L’autorisation de port d’arme, c’était parce que Monsieur Benalla était menacé. (…) Il lui semblait logique de porter une arme pour assurer sa propre sécurité » a-t-il affirmé, reprenant les propos de son client (voir la première vidéo).
« Il est au plus proche du président de la République, il est donc soumis à des menaces importantes en matière terroriste. Il était menacé, et il n’avait pas d’arme. Donc il a sollicité une autorisation de port d’arme, qui lui a été délivrée sous une formulation que M. Benalla ne maîtrisait évidemment pas » affirme Laurent-Franck Lienard, qui ajoute :
« Le préfet de police a marqué "mission de police". C’est certainement une erreur de formulation, parce que ce n’était pas ça sa mission. Peu importe. L’important c’est qu’il puisse porter son arme et protéger sa famille »
Les sénateurs ont pointé de leur côté le motif du port d’arme comme une contradiction avec ses missions invoquées. « Si on s’arc-boute là-dessus, et qu’on dit « Benalla avec un port d’arme, c’est forcément qu’il assurait la sécurité d’un Président », je rappellerais que dans un Glock 43, il y a 6 cartouches. Et ce n’est pas avec 6 cartouches que vous allez assurer la sécurité d’un président de la République. C’est un peu délirant de le prétendre. Donc M. Benalla n’était pas là pour assurer la sécurité du Président » assure son avocat.