Moralisation : « C’est un peu comme au début du quinquennat de Hollande » selon Bay

Moralisation : « C’est un peu comme au début du quinquennat de Hollande » selon Bay

Nicolas Bay, secrétaire général du Front national, était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Il reconnaît des « avancées indéniables » dans le projet de loi pour « la confiance dans notre vie démocratique » présenté hier par François Bayrou, mais pointe des « manques importants » et doute encore de son adoption prochaine. Quant à Richard Ferrand, il considère que les faits dont il est accusé « sont très graves ».
Public Sénat

Par Alice Bardo

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Jeudi, le ministre de la Justice François Bayrou a présenté son projet de loi pour « la confiance dans notre vie démocratique ». Parmi les mesures proposées, la suppression de la Cour de justice de la République, la limitation du cumul des mandats dans le temps, ou encore l’interdiction pour les parlementaires comme pour les ministres de recruter des membres de leur famille.

Nicolas Bay salue, lui, la création d’une « banque de la démocratie », chargée de prêter de l’argent aux partis pour leurs campagnes électorales. Il considère qu’il s’agit là d’une « avancée indéniable », permettant « l’encadrement du financement des campagnes ».  À l’inverse, il regrette notamment qu’il n’y ait « pas grand-chose pour prévenir les conflits d’intérêts ». Une position qui tranche avec celle d’Eric Alt, vice-président d’Anticor, association contre la corruption et pour l’éthique, qui a salué hier soir, dans Politique 360 sur Public Sénat, « les mesures contre les conflits d’intérêts » (lire notre article).

Le secrétaire national du Front national souligne « l’intention louable » derrière ce projet de loi mais craint que le scénario du début de qu inquennat de François Hollande se reproduise : « C’est un peu comme au début du quinquennat de Hollande, qui avait débuté avec la République irréprochable mais cette République avait  commencé avec l’affaire Cahuzac et s’est poursuivie avec  l’affaire Thévenoud. » Une allusion à l’affaire Ferrand qui entache le début de mandat d’Emmanuel Macron.

« Le Président et le Premier ministre défendent à cor et à cri M. Ferrand alors que les faits dont il est accusé sont très graves », considère-t-il. Jeudi matin, le parquet de Brest a annoncé qu’il ouvrait une enquête préliminaire concernant le ministre de la Cohésion des Territoires.

Bay : "On a l’impression qu’il a fallu supplier les magistrats pour qu‘ils ouvrent une enquête sur Ferrand alors qu’il y a quelques mois justice s’était précipitée avec un zèle extraordinaire"
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Trop tardif selon Nicolas Bay, qui dénonce une « justice à deux vitesses (...)  instrumentalisée et politisée » : « On a l’impression qu’il a fallu supplier les magistrats pour qu‘ils ouvrent une enquête sur Ferrand alors qu’il y a quelques mois justice s’était précipitée avec un zèle extraordinaire, non seulement pour ouvrir une enquête mais aussi  pour faire perquisitions etc… ». Il veut parler des eurodéputés du Front national, mis en cause par la justice dans l’affaire des assistants parlementaires.  En réaction, Sophie Montel, députée européenne frontiste,  a décidé de dénoncer ce qu’elle aussi estime être une « procédure de deux poids, deux mesures » en faisant état de soupçons d’emplois fictifs visant des assistants du Parlement européens, dont une ex-collaboratrice de Marielle de Sarnez, actuelle ministre des affaires européennes.

Bay : "On a l’impression qu’il a fallu supplier les magistrats pour qu‘ils ouvrent une enquête sur Ferrand alors qu’il y a quelques mois justice s’était précipitée avec un zèle extraordinaire"
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