Moralisation de la vie publique: adoption en commission au Sénat de l’ensemble des dispositions
La commission des lois du Sénat a adopté l'ensemble des dispositions des textes du gouvernement sur la moralisation de la vie...

Moralisation de la vie publique: adoption en commission au Sénat de l’ensemble des dispositions

La commission des lois du Sénat a adopté l'ensemble des dispositions des textes du gouvernement sur la moralisation de la vie...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La commission des lois du Sénat a adopté l'ensemble des dispositions des textes du gouvernement sur la moralisation de la vie publique "en les améliorant", a annoncé mercredi son président Philippe Bas (LR).

"A l'exception d'un point, le texte de la commission reprend tous les éléments du gouvernement, en les améliorant", a déclaré M. Bas devant la presse, se félicitant que "tous les groupes politiques du Sénat sont prêts à se fédérer pour ce travail".

Ces textes avaient été préparés par l'ancien garde des Sceaux François Bayrou, avant qu'il ne quitte le gouvernement après les législatives.

La commission a supprimé l'habilitation de légiférer par ordonnance qu'entend demander le gouvernement pour créer une "banque de la démocratie". "Sur les principes, cette idée évoque un risque d'emprise de l'exécutif sur la vie politique", a justifié M. Bas. "Tant que le gouvernement ne sera pas déterminé sur son projet, nous ne pouvons pas l'autoriser à légiférer par voie d'ordonnance".

En revanche, "nous acceptons favorablement les dispositions qui reprennent largement les pistes que nous avons explorées", en particulier sur la prévention des conflits d'intérêts, le contrôle des frais de mandat, ou l'utilisation de la réserve parlementaire. Les sénateurs ont demandé que les mêmes règles soient appliquées à l'exécutif.

La commission a approuvé l'interdiction des emplois familiaux, mesure emblématique du projet. Elle a cependant souhaité que les salariés concernés, qui seraient 90 au Sénat, soient licenciés dans un délai de 5 mois maximum, contre 2 mois dans le texte du gouvernement, pour leur permettre de percevoir une indemnité de préavis.

Elle s'est en même temps prononcée pour un dispositif personnalisé de retour à l'emploi pour tout les collaborateurs licenciés.

La commission a aussi simplifié le contrôle des frais de mandat des parlementaires afin de limiter les coûts de gestion. Elle a prévu qu'ils soient "pris en charge" par chaque assemblée, tout en maintenant un plafond et les justificatifs de dépenses.

En même temps, elle a proposé que les indemnités complémentaires de fonction des présidents ou vice-présidents des Assemblées soient soumises à l'impôt sur le revenu.

Pour remplacer la réserve parlementaire, qui a représenté 147 millions d'euros en 2017, la commission veut une dotation transparente de soutien à l'investissement des communes. Le montant de l'aide de l’État ne pourra dépasser 20.000 euros par projet d'équipement et ne concernerait donc que les communes rurales.

La commission a renforcé la transparence de la réserve ministérielle, accordée par le ministère de l'Intérieur aux collectivités et qui constitue, selon M. Bas, "une machine à faire plaisir aux parlementaires de la majorité".

La commission a par ailleurs prévu de lutter plus efficacement contre les partis politiques "fantômes" et renforcé les pouvoirs de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.

Enfin elle a modifié l’intitulé du projet de loi et du projet de loi organique, les appelant projets de loi "pour la régulation de la vie publique". Ils seront examinés en séance au Sénat dans la semaine du 10 juillet, et à l'Assemblée à partir du 24.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Moralisation de la vie publique: adoption en commission au Sénat de l’ensemble des dispositions
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le