Depuis une semaine, la vie politique est entachée par l’affaire Ferrand. Le ministre de la Cohésion des territoires doit faire face à certaines révélations sur son passé professionnel, qui mettent en cause sa probité.
Richard Ferrand est à l’origine d’un montage immobilier réalisé au profit de sa compagne, pour le compte des Mutuelles de Bretagne, dont il fut le directeur à Brest. Il se peut également qu’il soit coupable d’un conflit d’intérêts puisqu’en tant que député, il a défendu une proposition de loi concernant les mutuelles alors même qu’il avait conservé un poste au sein des Mutuelles de Bretagne.
« Si la loi n’a pas été enfreinte c’est affaire de conscience de M. Ferrand »
Si jusqu’à aujourd’hui aucune procédure judiciaire n’avait été enclenchée contre lui, le parquet de Brest a ouvert une enquête préliminaire ce jeudi. « Si la loi a été enfreinte, évidemment sa présence au gouvernement n’est pas possible. Si la loi n’a pas été enfreinte c’est affaire de conscience de M. Ferrand et de choix d’opportunité politique de la part du Président et du Premier ministre », considère Hervé Mariton, qui ajoute que l’important reste que « le droit soit respecté ».
Mariton : « Si la loi n’a pas été enfreinte c’est affaire de conscience de M. Ferrand »
Mais ce que le député-maire LR de la Drôme regrette avant tout, c’est que cette affaire ait « scotché l’optimisme » qui avait cours dans le pays. Par ailleurs, il dénonce un « mélange des genres depuis des mois entre la morale et la loi ». « Si la loi est loin de la morale alors il est urgent de la changer pour qu’elle soit conforme à la morale en revanche attention à passer du terrain de la morale privée à la morale publique », préconise-t-il. Par là il entend qu’il est essentiel que chacun ait « une très grande exigence morale propre, qui ne devient pas la loi automatiquement ».
Mariton : « Si la loi est loin de la morale alors il est urgent de la changer pour qu’elle soit conforme à la morale en revanche attention à passer du terrain de la morale privée à la morale publique »
Le chantier de la moralisation de la vie publique a été engagé mais Hervé Mariton prévient : « Si on veut de textes applicables et rigoureusement appliqués il ne faut pas trop charger la barque et ne pas chercher à donner des leçons de morale à la planète entière. » « À un moment l’électeur qui serait content qu’on fasse cela aurait peut-être du mal à s’en sortir lui-même », a-t-il conclu.