Le chef des députés LR Christian Jacob a demandé jeudi à Emmanuel Macron qu'il "reprenne de la hauteur" sur la loi de moralisation de la vie publique, utilisée selon lui de "manière politicienne" pendant la campagne présidentielle.
"Il a voulu l'utiliser de manière politicienne entre les deux tours en disant : +après l'affaire Fillon, je vais leur sortir ça pour leur mettre la tête sous l'eau+, c'était une manœuvre politicienne et je pense que ça mérite d'être pris à un autre niveau", a-t-il déclaré lors de l'émission "Questions d'info" (LCP-AFP-Le Monde-France Info).
Il a estimé que le chef de l’État devrait "profiter" du changement de ministre de la Justice "pour reprendre de la hauteur" sur le sujet.
C'est François Bayrou, ministre de la justice du premier gouvernement d’Édouard Philippe, qui avait porté ce projet de loi. Il a quitté son poste mercredi, suite à l'ouverture d'une enquête visant son parti, et a été remplacé par Nicole Belloubet, membre du Conseil constitutionnel.
"Tout ça était mal préparé", a accusé M. Jacob, demandant comme il l'avait déjà fait que le chef de l’État "s'inspire de Jacques Chirac" et de la commission Stasi sur la laïcité.
Emmanuel Macron devrait, selon lui, "nommer une personnalité de son choix, (...) l'entourer de quatre ou cinq grands juristes éminents", demander "à chaque groupe parlementaire de désigner une personne". Cette commission devrait selon lui "prendre trois mois ou quatre mois" pour regarder ce que font les autres pays, et "préparer un texte qui devrait avoir vocation à être adopté à l'unanimité".
"Ça ne me paraît pas une demande invraisemblable", a-t-il estimé.