La ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez a souhaité lundi la suppression de la réserve parlementaire dont disposent les députés pour attribuer des subventions, dans le cadre du projet de loi de moralisation de la vie publique.
"La France a du retard en matière de normalisation de sa vie publique. Quand on regarde les vies publiques des pays européens qui nous entourent, grosso modo démocratiquement c'est mieux, civiquement c'est mieux: par exemple, il n'y a pas de réserve parlementaire", a déclaré la ministre issue du MoDem (centristes) sur RMC/BFMTV.
Faut-il donc supprimer cette réserve (plus de 80 millions d'euros globalement) dont disposent les députés pour des subventions à des associations ou des collectivités, désormais publiée et longtemps perçue comme une caisse noire ? "Oui, moi je suis pour la suppression", a-t-elle répondu.
"On verra si ce sera dans le texte de loi" qui doit être présenté en Conseil des ministres le 7 juin par le ministre de la Justice François Bayrou, a-t-elle toutefois ajouté.
Marielle de Sarnez a aussi souligné que la possibilité d'employer des proches comme collaborateurs parlementaires serait supprimée avec ce texte de loi, notant que "ce qui était légal hier deviendra illégal si cette loi est votée, ce dont je ne doute pas" .
Interrogée sur l'embauche par son collègue au gouvernement, Richard Ferrand, de son fils à un poste de collaborateur parlementaire durant quelques mois, la ministre a seulement souligné qu'il n'y avait là "rien d'illégal", refusant d'indiquer si elle jugeait cela moralement condamnable.
Et invitée à dire si M. Ferrand, mis en cause par le Canard Enchaîné, notamment pour une transaction immobilière impliquant sa compagne devait démissionner, elle a répondu: "c'est son affaire".
"Moi, je vous dis une chose, c'est que le parquet a jugé qu'il n'y avait pas lieu à poursuivre, le parquet national financier ne s'est pas saisi, le parquet de Brest dit: +Il n'y a pas lieu à poursuivre+". "Dont acte", a insisté la ministre qui avait déjà estimé dimanche que l'affaire était "close".