Morgue de Rungis : « L’entreprise funéraire a manqué d’humanité » selon Pascal Savoldelli
Le coût des services funéraires de la morgue installée dans un entrepôt réquisitionné de Rungis déclenche la polémique. L’opérateur funéraire OGF, qui gère ce lieu, annonce finalement « qu’il prendra à sa charge tous les frais », face au tollé provoqué.

Morgue de Rungis : « L’entreprise funéraire a manqué d’humanité » selon Pascal Savoldelli

Le coût des services funéraires de la morgue installée dans un entrepôt réquisitionné de Rungis déclenche la polémique. L’opérateur funéraire OGF, qui gère ce lieu, annonce finalement « qu’il prendra à sa charge tous les frais », face au tollé provoqué.
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Par Jérôme Rabier

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Il est rare d’obtenir une telle unanimité politique allant de l’extrême-gauche à l’extrême-droite. La raison : le coût des services funéraires facturés aux familles dont le cercueil d’un défunt est transféré dans un entrepôt de Rungis, exceptionnellement transformé en morgue après sa réquisition par l’État. 159 euros pour la prise en charge, puis 55 euros pour une heure maximum de recueillement. Enfin, 35 euros supplémentaires par jour en cas de dépassement de 6 jours d’occupation.

Unanimité des critiques

L’opérateur funéraire choisi par l’État, le leader national OGF, a d’abord argué de la mobilisation d’une trentaine de personnes sur le site pour justifier ce prix facturé aux familles éplorées. Déclenchant donc les foudres de toute la classe politique.



Certains ont même interrogé le ministère de l’Intérieur à ce sujet. Auditionné jeudi 9 avril à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner a « demandé un contrôle », rappelant que la gestion de cette morgue a été déléguée à une entreprise privée.

Une délégation en question

Pascal Savoldelli, sénateur communiste du Val-de-Marne et administrateur de la société d’économie mixte qui gère le site de Rungis s’émeut de cette gestion. « Il est normal de réquisitionner ce site. Comme en 2003 lors de la canicule. Mais j’ai été choqué par le choix d’un opérateur privé sur un site particulier, dont l’État détient une part prépondérante » précise-t-il.

Et il ajoute : « Le préfet de police de Paris qui a réquisitionné aurait du mieux regarder, contrôler. Il faut se rendre compte de ce que c’est. Moi j’y suis allé en 2003, lorsque les familles venaient se recueillir. Il faut beaucoup d’humanité. Et là clairement l’entreprise en a manquée. Elle aurait dû mettre de côté ce rapport vénal de profitabilité ».

Finalement, l’opérateur funéraire OGF fait marche arrière, dès ce vendredi. Non sans dénoncer dans un communiqué « une polémique tout à fait injustifiée et déplacée, (…) le groupe OGF ne veut pas ajouter à la douleur des familles et annonce qu’il prendra à sa charge tous les frais relatifs à ce funérarium temporaire, à compter de ce jour et jusqu’à sa fermeture ».

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