Mort d’un enfant aux Lilas : Dallier « sidéré » par la réponse de Castaner
Après la mort d’un adolescent de 13 ans aux Lilas dans une violente bagarre en Seine-Saint-Denis, Philippe Dallier (LR) a demandé au gouvernement s’il avait pris la mesure du problème. Les réponses du nouveau ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, ont provoqué la colère du sénateur.

Mort d’un enfant aux Lilas : Dallier « sidéré » par la réponse de Castaner

Après la mort d’un adolescent de 13 ans aux Lilas dans une violente bagarre en Seine-Saint-Denis, Philippe Dallier (LR) a demandé au gouvernement s’il avait pris la mesure du problème. Les réponses du nouveau ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, ont provoqué la colère du sénateur.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Ambiance électrique pour la première séance de questions d’actualité au Sénat de Christophe Castaner dans ses nouveaux habits de ministre de l’Intérieur. Interpellé par Philippe Dallier, sénateur (LR) de la Seine Saint-Denis, sur la mort d’un mort d’un collégien de 13 ans aux Lilas ce week-end, lors d’une rixe entre deux bandes, le nouveau locataire de la place Beauvau a fait sortir de ses gonds la droite sénatoriale.

Choqué par la mort de cet enfant de 13 ans à coups de barres de fer, le vice-président du Sénat s’est tourné vers le Premier ministre, qui avait reçu les parlementaires de la Seine-Saint-Denis le 26 septembre. « Vous nous avez écoutés. Nous attendons des mesures fortes. Est-ce que vous nous avez entendus ? »

« Et si ce gamin avait été le nôtre ? »

« Et si ce gamin avait été le nôtre ? Et si nous vivions dans l’un de ses territoires bientôt perdus de la République, serions-nous à l’abri de vivre un tel drame ? » s’est exclamé Philippe Dallier.

Drame aux Lilas : « Et si ce gamin avait été le nôtre ? » s'exclame Philippe Dallier
01:49
« Et si ce gamin avait été le nôtre ? » s'exclame Philippe Dallier

C’est finalement le successeur de Gérard Collomb qui saisit le micro. « Il nous faut agir à tous les niveaux », précise Christophe Castaner, qui s’est lancé dans une série de chiffres. 92 bandes organisées. 218 affrontements l’an dernier. Après avoir insisté sur la nécessité de « mobiliser » les services de renseignement et d’assurer une « réponse judiciaire », le ministre rappelle la droite à ses responsabilités :

« Après la suppression de 12.000 policiers et gendarmes en France, après le démantèlement de nos services d’information, nous nous sommes engagés, le gouvernement de la mandature précédente et ce gouvernement actuel, à recruter 10.000 policiers supplémentaires qui m’ont été demandés ce matin par les élus locaux ».

« Je suis sidéré par votre réponse »

Philippe Dallier cache difficilement son émotion, lorsque Christophe Castaner rappelle les conditions dans lesquelles l’adolescent a perdu la vie, avant de manifester quelques signes d’agacement et d’impatience sur son fauteuil. Quand vient sa réplique, il explose :

«  Je suis sidéré par votre réponse parce que vous n’avez pas compris le sens de ma question et je crains que vous n’ayez pas compris ce qui se passe dans ces territoires (…) Et vous venez d’être nommé ministre de l’Intérieur alors je m’inquiète ! »

« Des ministres on en a vu défiler dans ce département, on n’en peut plus des ministres ministérielles, on a besoin de réponses », a-t-il poursuivi.

Après le sénateur LR, c’est autour de son collègue socialiste Gilbert, représentant le même département, d’aborder ce tragique fait-divers à son tour et d’apostropher le ministre. « Merci d’avoir posé votre question avec la sagesse nécessaire à ce problème qui préoccupe chacun, parce qu’en faire un sujet de politique politicienne ne me semble pas la meilleure façon d’agir », commence Christophe Castaner.

Il n’en fallait pas plus pour que Philippe Dallier décide de quitter l’hémicycle, immédiatement suivi par le président de groupe Bruno Retailleau, et l’ensemble du groupe. Christophe Castaner a fini sa question avec les bancs de la droite quasiment vidés de leurs occupants.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le