Toulouse : Jean-Marie lepen soutien Serge Laroze

Mort de Jean-Marie Le Pen : Bayrou, Mélenchon, Bardella… Les réactions des responsables politiques

Le 7 janvier 2025, au moment des hommages aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper cacher, la famille de Jean-Marie Le Pen a appris son décès à l’AFP. La mort de cette figure de l’extrême-droite française a suscité la réaction de la classe politique sur les réseaux sociaux. Les mots du Premier ministre, en particulier, ont fait réagir la gauche qui dénonce des propos « indignes ».
Mathilde Nutarelli

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C’est vers 13 heures ce 7 janvier, que l’AFP a appris la mort de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national (FN). La classe politique française a rapidement réagi, au moment même où avaient lieu les cérémonies de commémoration des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher.

Une « figure historique de l’extrême-droite »

Quelques minutes après la fin de la commémoration de l’attentat de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, l’Elysée s’est exprimé sur cette disparition dans un communiqué. Il décrit Jean-Marie Le Pen comme une « figure historique de l’extrême-droite », qui a « joué un rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans », et « qui relève désormais du jugement de l’Histoire ».

Le RN salue un « emblématique défenseur des peuples »

Du côté du Rassemblement national (anciennement FN), l’heure est à l’hommage à celui qui a souvent embarrassé le parti. Il salue en l’homme qui a fait de la préférence nationale un cheval de bataille, « un emblématique défenseur des peuples ». « Avec lui se tourne une page de l’histoire politique française », peut-on lire dans le communiqué de presse du parti d’extrême-droite. Dans un post sur X (ex-Twitter), Jordan Bardella, président du RN, souligne l’engagement de Jean-Marie Le Pen « sous l’uniforme de l’armée française en Indochine et en Algérie ». Une référence qui peut surprendre, alors que les actes de torture que le défunt aurait menés lorsqu’il était soldat en Algérie font régulièrement polémiques.

Éric Ciotti, nouveau compagnon de route du RN, qualifie sur X Jean-Marie Le Pen d’« homme complexe, aux zones d’ombre, mais aussi au courage et au patriotisme sincère ».

Les mots de François Bayrou suscitent l’indignation à gauche

De son côté, François Bayrou écrit sur X : « Au-delà des polémiques qui étaient son arme préférée et des affrontements nécessaires sur le fond, JM Le Pen aura été une figure de la vie politique française. On savait, en le combattant, quel combattant il était ».

Ces mots ont suscité des réactions indignées, notamment à gauche. « Jean-Marie Le Pen, par ses actes et ses propos, se trouvait en dehors du cadre républicain. Il a même été condamné pour cela. Les mots de François Bayrou sont indignes de notre histoire », a réagi le sénateur communiste des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias sur le réseau social. Le sénateur écologiste du Rhône Thomas Dossus dénonce ces propos, ainsi que ceux de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, qui a affirmé : « Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir de Jean-Marie Le Pen, il aura incontestablement marqué son époque ». L’élu lyonnais fustige « un gouvernement qui rend hommage à un propagateur de haine raciste, antisémite, homophobe, pour s’éviter la censure de ses héritiers ».

La gauche est unanime dans la dénonciation d’une figure associée au racisme, à la xénophobie et à l’antisémitisme

A gauche, les réactions sont unanimes dans la dénonciation des actes et des idées de Jean-Marie Le Pen. Jean-Luc Mélenchon est dans les premiers à réagir sur X. Il écrit : « Le combat contre l’homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a répandus, continue ». L’élue écologiste Mélanie Vogel réagit : « Pensées aux Algériens qu’il a torturés, aux victimes de la Shoah qu’il a niées, à toutes les cibles de l’extrême-droite ». Chez les socialistes, le député du Calvados Arthur Delaporte cible directement le Rassemblement national sur X : « La mort de Jean-Marie Le Pen ne doit pas exonérer le Rassemblement national du poids de son héritage : xénophobie, antisémitisme, rejet de l’autre. Les héritiers du père sont toujours là ».

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